Les faits sont survenus vers 19 h, alors que l’intervention des secours touchait à sa fin. En marge de la collision entre un tramway et une voiture, qui a fait deux blessées, des pierres ont volé. Venues de l’ombre, non loin des 408. Leurs cibles ? Trois policiers municipaux, présents pour assurer la sécurisation du site et gérer notamment le flux routier.

L’un des projectiles a touché une agent au mollet, provoquant un bel hématome. La victime a cinq jours d’ITT et devra passer une IRM. Trois cailloux de cinq à dix centimètres de diamètre ont été retrouvés. Polices municipale et nationale ont aussitôt uni leurs forces pour tenter d’interpeller les lanceurs, en vain. Une enquête a été ouverte pour tenter de les identifier.

Cette énième agression fait sortir Daniel Rozzi de ses gonds : « On est de plus en plus pris à partie, nous et les agents municipaux en général. Être insultés, être caillassés, malheureusement, on commence à s’y habituer. On navigue entre esprit de révolte et de résignation. Mais un jour, il y aura un gros clash ».

Le délégué local du syndicat national des policiers municipaux (SNPM) émet un souhait : « Ce qu’on aimerait, c’est qu’au-delà de son soutien moral, la mairie dépose plainte à chaque agression. Dans certaines villes, cela se fait. Ça enverrait un message clair et précis à ceux qui s’en prennent à nos agents… »

La question de l’arme à feu en toile de fond

Côté CFTC, l’agression de ce jeudi suscite également de l’émotion. Le président du syndicat bisontin, Jacques Desoche, en profite pour relancer un vieux bras de fer engagé avec Jean-Louis Fousseret sur l’armement des effectifs municpaux. « Le refus systématique du maire d’en doter ses policiers avec une arme à feu amène à s’interroger sur la considération de la valeur humaine dans notre collectivité », attaque le responsable.

Un document intersyndical a été transmis il y a peu au maire : 51 des 54 policiers municipaux de Besançon y déclarent être favorables à l’arme à feu.

Willy GRAFF