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Police municipale : la revalorisation des carrières et de la grille indiciaire ne calme pas la grogne

Posted On 27 Nov 2023
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La revalorisation de la carrière et des grilles indiciaires des agents et des directeurs de police municipale a été actée par deux décrets du 23 novembre. Pour autant, cette avancée est encore loin des attentes de la profession et le mécontentement grandit

 

Fiche de paie, salaire

C’était une demande forte des représentants de la police municipale. A compter du 1er décembre, la revalorisation des carrières et de la grille indiciaire des agents de la police municipale sera effective. Les deux décrets, parus au « Journal officiel » du 23 novembre, ont été examinés par le Conseil supérieur de la fonction publique territoriale le 4 octobre 2023, et par le Conseil national d’évaluation des normes le 5 octobre 2023, lesquels ont émis des avis favorables.

Le premier décret revalorise la carrière des agents relevant de la catégorie C en transformant l’échelon spécial en échelon de droit commun et devrait concerner environ 1 400 agents. Le second modifie l’échelonnement indiciaire applicable aux brigadiers-chefs principaux, aux chefs de police municipale et aux directeurs et directeurs principaux de police municipale et transforme là aussi l’échelon de droit commun en échelon spécial.

« Certes, ce n’est pas le grand soir pour la police municipale… Mais de vieilles revendications sont enfin corrigées. Les premières négociations portent leurs fruits », reconnaît Fabien Golfier, représentant national du syndicat FA-FPT. Pour autant, la partie n’est pas dite. « Les négociations continuent et nous restons mobilisés », tient à préciser Fabien Golfier.

Trop de laissés pour compte

Nombreux sont en effet les représentants de la profession à se sentir lésés par cette revalorisation. « Nous pouvons saluer l’évolution de la grille indiciaire pour les catégories A et C de la police municipale, pour autant cette évolution ne concerne que peu d’agents, souligne l’Association nationale des cadres de la police municipale [ANCPM]. Que dire de la revalorisation de la catégorie B des chefs de service de police municipale, il n’y en a pas… »

Tout aussi mécontente, la CGT juge elle aussi ces deux textes bien en-deçà des attentes des agents. « C’est une goutte d’eau dans l’immensité des besoins, estime Francesco Raso, représentant syndical. Les grands gagnants, ce sont les directeurs. Mais cela concerne moins de 200 agents sur 26 000 policiers municipaux… Quant à la revalorisation des agents de catégorie C, elle va bénéficier à 1 400 agents et c’est simplement un rattrapage. » Même insatisfaction du côté de la CFDT : « Ce sont des revendications qu’on portait depuis des années, mais ça ne va pas suffisamment loin, y compris pour les directeurs. Ce sont des miettes. »

Conscients de leur importance au sein du continuum de sécurité, les policiers municipaux entendent bien obtenir enfin satisfaction. Tous ont clairement en tête le statut des sapeurs-pompiers, bien plus avantageux. « Le statut des sapeurs-pompiers doit être source d’inspiration pour le gouvernement », martèle Francesco Raso de la CGT, qui liste  les principales revendications : « augmentation et intégration de la prime police dans le calcul retraite, création d’une bonification indiciaire pour l’encadrement et les brigades spécialisations, reconnaissance de la pénibilité, passage en catégorie active pour les trois grades, passage des C en B, etc. »

A Strasbourg, grève le jour de l’ouverture du marché de Noël

A moins d’un an des Jeux olympiques, si Dominique Faure peut indéniablement se targuer d’avoir rétabli le dialogue avec les policiers municipaux, elle n’a toutefois pas encore réussi à calmer la grogne.

La grève des PV, lancée par le collectif des PM en colère qui rassemble quatre syndicats représentatifs (UNSA, CGT, CFDT, FSU), des non-représentatifs (SUD, CFTC, SNSP, SNPM) ainsi que la nouvelle Fédération nationale des policiers municipaux de France et l’Association nationale des cadres territoriaux de sécurité, se poursuit et d’autres mouvements sont attendus.

A Strasbourg, la police municipale a fait grève samedi, jour d’ouverture du traditionnel marché de Noël, pour « marquer son mécontentement » et « interpeller l’Etat ». Fait notoire : la maire, Jeanne Barseghian (EELV), leur a apporté son soutien. Elle a écrit le 23 novembre à la Première ministre Elisabeth Borne pour lui demander « un soutien et une action de la part de votre gouvernement ».

FOCUS

Les gardes champêtres toujours dans l’attente

Grands oubliés de ces deux textes, les gardes champêtres ne cachent ainsi pas leur colère : « Les gardes champêtres sont une fois de plus discriminés puisqu’ils n’apparaissent pas dans ces décrets », constate, amère, la Fédération nationale des garde champêtres (FNGC).

Et de rappeler que, lors de la réunion du 3 octobre 2023, Dominique Faure s’était pourtant engagée à revaloriser les grilles des agents et à aligner la carrière d’avancement du grade de garde champêtre chef principal sur celle de brigadier-chef principal de la police municipale. « Nous avions bien acté cette prise de décision. Nous attendons désormais le décret qui traduit ces paroles. Nous attendons et espérons gain de cause rapidement. »

Dans une réponse ministérielle au député (Renaissance) Raphaël Gérard publiée le 21 novembre dernier, le ministère de l’Intérieur s’emploie à rassurer les gardes champêtres et annonce un décret. « Le gouvernement a prévu de revaloriser la grille indiciaire et le déroulement de carrière des gardes champêtres, peut-on lire. La carrière des gardes champêtres, classés dans la catégorie dite « C type », va ainsi être alignée sur celle des agents de police municipale, classés dans la catégorie dite « C+ ». Un projet de décret est en cours d’élaboration à cette fin. »

 

 

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