Aux grands maux, les grands remèdes. L’été dernier, déjà, alors qu’une bonne vingtaine de véhicules étaient signalés, à Gray, comme abandonnés, voire en état de dégradation graduelle, le sujet avait été pris très au sérieux. « Le risque majeur, c’est l’incendie du véhicule, et les conséquences qui pourraient s’imaginer derrière », note Denis Bari, adjoint aux travaux et à la sécurité.

La police municipale s’est saisie de la question. « Et les agents ont franchement fait un boulot remarquable », note leur chef, Guy Menestret. C’est sur les conseils de ce dernier que la Ville a pris attache avec le privé vésulien Emmanuel Pierrat, gérant de la société G16 ACG Transports, manutention et levage, en qualité de gardien d’une fourrière pour automobiles. Depuis lundi dernier, la convention, votée en conseil municipal, est devenue effective. La conséquence de résultats probants.

L’argent du contribuable

Aujourd’hui en effet, c’est « moins d’une dizaine de véhicules » qui serait encore dans le viseur, sur Gray. Ce nettoyage-là va continuer, dans une démarche strictement encadrée par le cadre légal. « Il faut savoir qu’au bout de sept jours, une voiture tampon est considérée en stationnement abusif et nous verbalisons avec recommandé. Si la situation n’évolue toujours pas, il faut attendre quinze jours pour lancer, auprès du propriétaire, une procédure (fourrière réquisitionnée) », rappelle Guy Menestret.

Les réponses attendues n’arrivant pas, la plupart du temps, les agents de la police municipale, à force de recherches, parviennent à « remonter » à un utilisateur, à défaut d’un propriétaire, à qui peut bien sûr être adressé la note à payer. Car pour la collectivité, l’affaire, en plus d’être pénible, a un coût (lire par ailleurs). Pour chaque voiture qui devra, in fine , être embarquée par la fourrière, un forfait de 380 €, comprenant enlèvement, expertise, frais de gardiennage et de destruction, est pratiqué.

Des exceptions existent, sur décisions de justice, notamment. Un véhicule saisi et placé sous scellés (cela existe à Gray) ne pourra être embarqué. La population grayloise avait, par exemple, pu s’en rendre compte au moment des obsèques d’Alexia Daval, qui avaient attiré la foule à la Basilique, non loin de laquelle trônent tristement deux voitures immobilisées, depuis tant de temps. On l’a compris, c’est ici plutôt l’exception qui confirme la règle.

6 000 € le budget provisionné cette année, par la Ville, pour procéder aux opérations sur les voitures tampons.

Maxime CHEVRIER