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Stationnement payant à Bordeaux : ce qui a changé depuis le 2 mai

Stationnement payant à Bordeaux : ce qui a changé depuis le 2 mai
Le stationnement est payant de 9 à 19 heures, sauf les dimanches et les jours fériés.

INFOGRAPHIE Depuis mercredi 2 mai, de nouvelles mesures de stationnement sont entrées en vigueur. Le point

Pour les Bordelais, c’était allé trop loin. La nouvelle politique de stationnement, mise en vigueur à Bordeaux le 1er janvier 2018, était jugée « injuste » et « non concertée ». La raison : le passage progressif à Bordeaux du stationnement « tout payant », et l’amende à 17 euros pour stationnement non payé, devenu une redevance municipale de 30 à 35 euros, au-delà de deux heures de stationnement. Au total, ce sont 400 000 places de stationnement contrôlées chaque jour à Bordeaux par la société Urbis, à la place de la police municipale.

Sud Ouest

Depuis, le maire Alain Juppé a fait volte-face. Deux jours après avoir réuni les commissions permanentes des quartiers, fin février, il annonçait de nouvelles mesures, notamment des tarifs de stationnements. Cela, après avoir annoncé l’annulation de l’arrivée de l’extension sur les quartiers de Saint-Augustin, Caudéran, au-delà de la barrière de Pessac. Dans ces quartiers, les réactions des résidents avaient été très virulentes. Changement de ton désormais de la part du maire, qui s’était voulu jusque-là intransigeant : « J’ai écouté les Bordelais », a-t-il commenté lors de l’émission de Public Sénat du 19 mars dernier, enregistré dans les locaux de « Sud Ouest ».

Le stationnement est payant de 9 à 19 heures, sauf les dimanches et les jours fériés. Et quid de ces nouvelles mesures ? La première, pas des moindres, est la mise en place d’une nouvelle grille tarifaire sur toute la ville, toujours divisée en zones rouge et verte. Et surtout, la durée de stationnement autorisée à 4 h 15 par véhicule, contre deux heures depuis le 1er janvier 2018.

Nouveaux tarifs

Dans le secteur rouge, correspondant à l’hypercentre (voir ci-dessous), les tarifs changent : 2,50 euros pour chacune des deux premières heures, puis 5 euros pour les deux heures suivantes (contre 2,50 euros la première heure et 5 euros la deuxième heure). Soit 15 euros pour quatre heures de stationnement. Pour la durée maximale de stationnement, comptez 35 euros.

Dans le secteur vert (rive droite, en dehors de l’hyper-centre et intraboulevards), il faut compter 1,80 euros pour chacune des deux premières heures, puis 5 euros pour les deux heures suivantes (contre 1,80 euros la première heure et 3,60 euros la deuxième heure). Soit 13,60 euros pour quatre heures de stationnement autorisé. Pour la durée maximum de stationnement : 30 euros. Le Forfait post-stationnement (FPS), connaît également une légère baisse. Si les prix sont identiques (35 euros en zone rouge et 30 euros en zone verte), le FPS peut être minoré de 5 euros, s’il est payé dans les 24 heures après notification sur le pare-brise.

Le stationnement reste gratuit aux détenteurs de la Carte européenne de stationnement ou de la Carte mobilité inclusion (CMI).

Médecins, kinés, artisans, …

Les professionnels de la santé qui exercent à domicile, comme les médecins, les infirmières ou les kinés, bénéficient désormais d’une gratuité de stationnement sur l’ensemble de la ville pour leurs déplacements à domicile. Toutefois, ce dernier est soumis à un nombre annuel minimal de visites, qui est déterminé avec les ordres professionnels.

Les artisans et les commerçants connaissent également un assouplissement des tarifications. Un abonnement à 30 euros par mois est mis à disposition pour tout local professionnel implanté à Bordeaux. Pour ceux dont leur local n’est pas implanté à Bordeaux, il est possible, selon la mairie, d’obtenir une réservation de place de stationnement pour des chantiers qui sont programmés.

Par contre, pas d’assouplissement pour les interventions imprévues, les artisans devront payer le stationnement horaire au nouveau tarif.

Pour les résidents, ça ne suffit toujours pas

Les résidents ne nient pas l’intérêt d’une politique de stationnement payant, motivée en partie pour éviter les voitures ventouses. Mais jugent cette politique trop stricte. Les associations ont salué l’assouplissement de ces règles, en soulignant « l’évidence » d’un changement de réglementation. Selon Patrick Point, le porte-parole de l’Association bordelaise de défense des résidents pour un stationnement payant raisonné (ABDRSPR) : « Deux heures de stationnement autorisé, c’était aberrant ».

La deuxième voiture fait débat

« Plein de problèmes restent encore en questionnement, rajoute Patrick Point. Notamment, la question de la deuxième voiture n’est pas abordée. »

En effet, le sujet a rapidement été balayé lors de la réunion entre les commissions de quartier et le maire Alain Juppé, fin février. Ce dernier a évoqué l’obtention d’un second macaron par foyer, uniquement le samedi. « On ne sait même pas quelles seront les réelles conditions d’attribution d’un macaron deuxième voiture », déplore les associations, car le second véhicule est nécessaire à de nombreux habitants de quartiers mal desservis par les transports en commun.

Même son de cloche du côté du Collectif de résidents Grand-Parc, Chartrons, Jardin public. « On sous-estime fortement le nombre de gens qui ont besoin de deux voitures », selon Jean-Jacques Bordes, membre du collectif. Et de renchérir : « On pourrait aider ces gens-là, s’il y avait plus de transports en communs fiables, plus de parcs relais et une piste cyclable fiable ».

Le problème, selon lui ? Un manque de régularité dans la politique du stationnement. « On demande que le stationnement soit régulé là où il y en a besoin. À Bordeaux, il y a des coins où se garer se déroule sans encombre, d’autres où une zone bleue serait suffisante, et d’autres où, en effet, une politique de stationnement payante est nécessaire. »

Un avis partagé par la ABDRSPR, qui souhaite une zone bleue en dehors des boulevards. « Il y a un déplacement des voitures de l’hypercentre, qui stationnent désormais sur cette zone-là, et de fait, les habitants qui se garent d’ordinaire ici n’ont plus de place. » Le mot d’ordre selon ces usagers : une analyse beaucoup plus fine du phénomène qui est un véritable « rouleau compresseur », selon Patrick Point.

« Lors de notre dernière rencontre avec Alain Juppé, il nous est apparu nécessaire de continuer la discussion avec la Ville. » Un nouveau rendez-vous est fixé au mardi 29 mai, en présence de l’adjoint Jean-Louis David, en charge du dossier stationnement.

Les associations et la Ville devraient réfléchir ensemble sur les nouvelles modalités.

L. L.

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