Spécialisation dans la neutralisation

Redcore SAS est née de la rencontre entre Gaël Guillerm, l’ancien gendarme, et Johann Gautier, jeune ingénieur en mécatronique. La start-up, installée à Lanester depuis un an, est spécialisée dans les produits de neutralisation intermédiaire.

« Notre objectif est la neutralisation protective, décrit Gaël Guillerm. En sachant que le risque zéro n’existe pas, on essaie d’apporter des solutions innovantes par rapport aux produits existants, et à leurs effets parfois désastreux. »

Le chef d’entreprise pense à ces faits divers où des personnes sont blessées du fait de l’utilisation, par les forces de l’ordre, d’armes de défense de type « Flash-Ball ».

Après trois ans de recherche, Redcore a lancé l’an passé un projectile appelé Flem (« dard » ou « aiguille », en breton), « une alternative au projectile sphérique » utilisé pour les armes de défense. « Le Flem®, une munition de calibre 12, assure la neutralisation, tout en limitant les dommages corporels importants, décrit Gaël Guillerm. Il est actuellement testé en gendarmerie, ainsi que par des services pénitentiaires. »

Au salon des maires

À l’occasion du salon des maires (du 31 mai au 2 juin, à Paris), Redcore SAS présentera en avant-première son nouveau produit, « 100% français » : le premier lanceur de balles de défense de 44 mm, à canon rayé. La jeune entreprise bretonne vise principalement le marché des polices municipales.

« Grâce à son canon rayé, le Kann44 CLR®, équipé de sa munition Mat 44®, propose les mêmes performances balistiques et la même précision que le lanceur de balles de 40mm, à canon lisse, utilisé par la gendarmerie et la police nationale, avance Gaël Guillerm. Il n’y a pas de dispersion du tir; le point visé est le point atteint. Ce nouveau lanceur rassure l’utilisateur et diminue les éventuels dommages physiques.»

Aide à la décision de tir

Parallèlement, Redcore SAS a initié un système d’aide à la décision de tir, susceptible d’équiper « tous les lanceurs de balles de défense ».

« C’est l’équivalent de la boîte noire de l’avion, notent Gaël Guillerm et Johann Gautier. Les données sont enregistrées. Mais le tireur reste maître du tir. »

Pour lancer ce « Scor » (le nom de ce nouveau dispositif), l’entreprise morbihannaise cherche des partenaires financiers. « Notre but n’est pas d’aller produire en Chine, insiste Gaël Guillerm. Mais le « made in France » a un prix, la sécurité aussi. »

En développant son département recherche, le duo d’entrepreneurs a l’ambition de faire passer Redcore du statut de start-up à celui « d’acteur reconnu du marché de la sécurité et de la défense ».

 

Catherine JAOUEN.