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Réplique judiciaire après la démolition du restaurant Karissima Plage

Réplique judiciaire après la démolition du restaurant Karissima Plage
Maître Dominique Nicolas (micro en main), a porté son éclairage de juriste et parle d’une décision accélérée qu’il ne comprend pas. (H.M)

Comme il l’avait annoncé vendredi lors de la démolition du restaurant Karissima Plage qu’il gérait depuis peu sur la plage de la Datcha, Didier Lordinot, assisté de son avocat, et entouré d’un comité, a organisé une conférence de presse, hier matin, à proximité de l’emplacement du restaurant.

Assisté de son avocat Dominique Nicolas et de plusieurs membres du Comité Guadeloupe en mouvement qui s’est constitué depuis, Didier Lordinot tente de prouver qu’il était bien dans ses droits en tant que gérant du restaurant Karissima Plage et que la destruction de son outil de travail, vendredi, en application d’une décision de justice au motif d’une occupation illégale du domaine maritime public, est une injustice.
Une fois de plus, les différents intervenants ont soulevé cette question : « Pourquoi c’est ce restaurant géré par un Antillais qui est démoli, alors que les autres ne sont pas inquiétés ? » D’après l’avocat, Me Dominique Nicolas, venu de la Martinique, tout laisse à croire qu’il y a derrière cette affaire une volonté d’écarter les petits commerçants de la zone pour favoriser la réalisation d’un projet envisagé par un grand groupe puissant.
TERRAIN PRIVÉ OU DOMAINE PUBLIC ?
Le discours des autres intervenants, dont Hubert Quiaba, membre du Comité de défense mobile et aussi du nouveau Comité Guadeloupe en mouvement, sont aussi fermes : « On ne peut pas rester inerte face à ce cas de figure, sinon ce sera la même chose qui se reproduira ailleurs. La riposte doit être proportionnelle à l’attaque. Il faut que les Guadeloupéens se mettent debout! »
Me Dominique Nicolas produit un document du cabinet d’études et de conseil Hierso affirmant : « Il apparaît clairement que la bâtisse faisant l’objet de notre expertise est circonscrite sur la parcelle cadastrée CA 754 du plan cadastral de la commune du Gosier. » Pour cet avocat, le juge des référés a pris une décision accélérée. Il aurait dû attendre que la cour administrative d’appel se prononce sur l’appel interjeté par le gérant Didier Lordinot contre la décision de démolition du tribunal administratif de Basse-Terre, datant de juin dernier. Il s’interroge sur le caractère urgent de cette affaire, d’autant plus que si son client gagne en appel, il faudra le rembourser et qu’il pourra même, avec l’accord du propriétaire du terrain, Sadith Romanos, demander au préfet de reconstruire son outil de travail.
Les avis divergent quant à la propriété du terrain, puisque le tribunal saisi par le préfet a jugé que le restaurant empiétait sur le domaine public maritime suite à son agrandissement en 2014, passant de 8 m2 à 32 M2. La suite repose sur le jugement en appel.
Occuper les lieux et tenter de recaser les employés
Didier Lordinot tente de recaser les quatre employés de ce restaurant dans un autre restaurant, Le Karissima Café, qu’il gère à proximité de la place de la Victoire, à Pointe-à-Pitre. Il attend la décision du Conseil d’État à propos de son recours. En attendant, il étudie avec le Comité comment occuper les lieux. Le 4 mars, il a signé un bail de 9 ans pour gérer le restaurant qui s’appelait Les Bains et qu’il a rebaptisé Karissima Plage. Il assure que ni lui, ni le propriétaire, la société Immoromo de Sagith Romanos, ne sont alors au courant, à ce moment-là d’une décision du tribunal administratif à l’encontre de l’ancien gérant Arnaud Zimmerman pour occupation illégale du domaine public maritime. L’établissement avait aussi fait l’objet de plaintes pour tapage nocturne. Le 4 avril, la police municipale est venue informer le nouveau gérant de la décision de démolition de la structure. Ce dernier en a alors informé le propriétaire et fait appel de cette décision. Il a ouvert son établissement le 17 avril. L’appel n’est pas suspensif. Vendredi, la démolition a été faite en présence des forces de l’ordre, malgré la résistance de plusieurs dizaines de personnes.

Source:: Réplique judiciaire après la démolition du restaurant Karissima Plage

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