« C’est on ne peut plus dangereux, ce que vous venez de faire Il y a des règles. Comme à l’école, on les respecte quand on veut traverser un passage ferroviaire… »

À la barbe d’une escouade de policiers

Cernés par des hommes en uniforme, les trois collégiens n’en mènent pas large. Blêmes, le regard fixé sur leurs baskets, ils se font sermonner. Sans broncher. Pas vraiment le moment. D’ordinaire, expliquent-ils timidement, ils empruntent la passerelle surplombant le centre des Alliés pour rejoindre le quartier des Grand Jardins quand ils sortent du collège Guynemer. D’ordinaire, mais pas cette fois. Ils se lancent dans la traversée du passage à niveau rue des Alliés alors que le feu rouge clignote, que l’alerte sonore retentit et que les barrières s’apprêtent à descendre pour le passage d’un train.

Vraiment pas de bol. Les trois gamins opèrent cette traversée ô combien contraire aux règles essentielles de sécurité à la barbe d’une escouade de policiers. Ça va chauffer pour leur matricule !

« Vous vouliez gagner deux minutes. Vous allez en perdre cinq… »

« Quand le feu clignote, on ne traverse plus. C’est interdit. On attend le passage du train. Vous vouliez gagner deux minutes au risque de perdre la vie. Alors vous allez rester, écouter et regarder comment ça se passe… » Message reçu cinq sur cinq. Les collégiens sont statufiés devant les barrières du passage à niveau.

Initié par la Ville de Montbéliard, ce contrôle coordonné police nationale, municipale et sûreté ferroviaire ne tombe pas comme un cheveu sur les rails. La SNCF a informé la Ville que de nombreux automobilistes et piétons franchissent le passage à niveau 102 au moment de la fermeture des barrières.

Réactions hostiles des contrevenants

Une prise de risque « insensée » constatée à de maintes reprises par les agents SNCF au poste d’aiguillage qui domine les voies ferrées. Et quand ils interviennent, ils essuient les réactions hostiles des contrevenants. Jeudi dernier, pas moins de cinq franchissements de feux rouges y ont été constatés en une heure trente. « 90 € et 4 points en moins pour les automobilistes contrevenants, ça douille », lâche le maire adjoint à la sécurité Philippe Duvernoy. Un piéton pressé qui traverse un passage à niveau alors que les barrières sont abaissées encourt jusqu’à 3 750 € d’amende. Tout cela pour gagner quelques minutes au risque de perdre la vie sur les rails…

15 C’est le nombre de fermetures des barrières en 1 h 30 au passage à niveau 102 dans les créneaux de pointe.

Françoise JEANPARIS