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Politique Sécurité : la Lopmi, qui prévoit 15 milliards d’euros en plus, à la loupe

Posted On 15 Nov 2022
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L’Assemblée nationale s’attelle ce lundi au projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (Lopmi) qui prévoit 15 milliards d’euros supplémentaires sur cinq ans. Un texte pour lequel la majorité compte sur le soutien de la droite.

Par La rédaction avec AFP – Hier à 12:21 | mis à jour hier à 12:23 – Temps de lecture : 3 min
Les débats à l’Assemblée nationale doivent durer toute la semaine. Photo d’illustration Sipa/Jacques WITT

Le coup d’envoi des échanges sera donné à 16 heures… L’Assemblée nationale s’attelle ce lundi au projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (Lopmi) qui prévoit 15 milliards d’euros supplémentaires sur cinq ans.

10 milliards d’euros lors du quinquennat précédent

« 15 milliards d’euros (…) il faut mesurer ce que cela signifie après les 10 milliards d’euros du quinquennat précédent », fait valoir le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui assure se présenter devant les députés « l’esprit ouvert ».

Si tous les parlementaires ou presque soutiennent une augmentation des moyens pour les forces de l’ordre, leur fléchage suscite interrogations, voire antagonismes avec une partie de la gauche. « Les priorités affichées ne vont pas dans le bon sens », insiste le député LFI Ugo Bernalicis, dont le groupe a prévu de défendre une motion de rejet préalable.

« C’est un texte dans la directe lignée des lois sécuritaires des dernières années », déplore Elsa Faucillon (PCF). « C’est très éloigné de la vision que nous avons du ministère en tant qu’institution au service du public », abonde l’écologiste Sandra Regol. Les trois groupes se préparent à voter majoritairement contre le texte.

« Il n’y a rien sur la police de proximité »

Leurs alliés socialistes partent d’une position moins hostile – les sénateurs PS ont voté en faveur du projet de loi. Mais ils ont une série de griefs : « Il n’y a rien sur la police de proximité, la prévention de la délinquance, la police municipale », énumère le député Roger Vicot, pour qui la « vision de la police » offerte « pose problème ». Privé de majorité absolue, l’exécutif se tournera donc plutôt vers la droite pour faire passer un texte qui est « opportun et bienvenu » aux yeux d’Eric Ciotti (LR).

Après avoir pointé en commission au Palais Bourbon « d’importantes carences sur la justice et l’immigration » dans ce projet de loi, le député a obtenu le quasi doublement des places en centres de rétention administrative, pour les étrangers en situation irrégulière.

Côté Rassemblement national, « au pire ce sera une abstention » et sinon un vote favorable, pense-t-on au sein du groupe dirigé par Marine Le Pen, où l’on espère que le gouvernement donnera des gages.

Immigration et transformation numérique

Près de la moitié des 15 milliards d’euros doivent être dédiés à la transformation numérique du ministère. Quelque 8 500 postes de policiers et gendarmes doivent être créés sur le quinquennat. Le texte insiste en outre sur la lutte contre la cybercriminalité et la réforme (controversée) de la police judiciaire.

Les sénateurs ont par ailleurs alourdi les peines encourues pour les violences faites aux élus, les rodéos urbains et les refus d’obtempérer. Autre point sensible : alors que la classe politique s’est divisée sur l’accueil de l’Ocean Viking avec 230 migrants à bord, la feuille de route annexée au projet de loi évoque le renforcement des prérogatives des garde-frontières de Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières. Les députés pourraient en débattre dès ce lundi soir.

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