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SNPM Syndicat National des policiers Municipaux

Melun Val de Seine. Des policiers patrouilleront dans les transports de l’agglomération

Les élus de Melun Val de Seine ont voté la création d’une police intercommunale qui pourra intervenir dans les transports en commun. Un premier pas vers une police intercommunale.

Publié le 31 Juil 18 à 20:01
©PHOTOPQR/REPUBLIQUE DU CENTRE Christelle BESSEYRE LE  13/10/2017  ; police des transports  police municipale tramway sécurité  arme  pistolet  photo Christelle Gaujard Besseyre (MaxPPP TagID: maxnewsworldfour376596.jpg) [Photo via MaxPPP]
 Un amendement a été voté pour que ces policiers ne soient pas équipés d’armes létales mais selon le cabinet de l’agglomération il faudra examiner cette condition dans la pratique, après un déploiement de cette police intercommunale sur le terrain (©Maxppp/illustration) (©Maxpp/ Photo PQR/République du centre)

Des policiers de l’agglomération pour aller au contact des usagers des transports en commun. Au début du mois de juillet, la majorité des élus de l’agglomération Melun Val de Seine ont entériné la création d’une police intercommunale qui interviendra dans les transports en commun du territoire. Concrètement, les effectifs patrouilleront par exemple dans les bus de l’agglomération et seront suivis par un véhicule sérigraphié.

19 interruptions

« Entre 2016 et 2017, nous avons enregistré 19 interruptions majeures du trafic des bus dans l’agglomération, a indiqué Louis Vogel, le président de Melun Val de Seine. Il y a un problème d’insécurité dans les transports en commun, les personnes âgées ont peur de les emprunter, d’où l’idée de créer une police dédiée. »

L’agglomération vient de lancer le recrutement pour trouver le futur chef de cette police intercommunale. S’ensuivront les autres recrutements « pour lesquels les profils seront affinés. » Les effectifs seront installés au siège de l’agglomération, à Dammarie-lès-Lys. Mais la création de cette police des transports n’a pas manqué de soulever des interrogations.

Un débat autour de l’armement 

Au-delà de la création d’une police intercommunale des transports, la question de leur armement a notamment été évoquée, via la proposition d’un amendement proposé par la municipalité de Vaux-le-Pénil. La municipalité a indiqué que certaines communes de l’agglomération ne souhaitaient pas que ces agents spécialisés dans les transports disposent d’armes létales.Un débat a donc été réalisé sur le sujet, en marge du vote. Gérard Millet, l’ancien maire de Melun a plaidé pour un équipement qui devient obligatoire. « Lors d’un braquage au Mée-sur-Seine, ce sont les policiers municipaux qui étaient arrivés les premiers sur place, a indiqué le maire, Franck Vernin. Alors pas question de les mettre en danger. » Mais son homologue, Gilles Battail de répondre : « Ils seront amenés à travailler dans les transports et donc des espaces restreints, je ne suis pas convaincu du besoin d’une arme létale qui peut être source de tensions : il faut être prudent. » Selon le responsable de CISPD (conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance) « ces équipes seront amenées à travailler avec d’autres services qui disposent d’un tel armement ce qui pourra soulever des problèmes de coopération s’ils en sont dépourvus. »Louis Vogel a toutefois appelé les élus à adopter l’amendement proposé. Une majorité des élus se sont prononcés contre l’équipement de ce type d’armes. Selon le cabinet du président de l’agglomération, il faudra faire un premier bilan après la mise en place de la police intercommunale des transports pour reconsidérer le besoin en matière d’équipement. Dans l’agglomération, les polices municipales du Mée-sur-Seine et de Melun sont équipées d’armes létales et ceux de Saint-Fargeau-Ponthierry doivent être équipés cette année.

Notamment du côté des élus des plus petites communes de l’agglomération mais aussi dans les rangs de l’opposition. « Il y a une question de pertinence, estime Eric Bonnomet, le maire de Pringy. Avec un réseau si vaste, je doute que ces agents aillent jusque dans ma commune : cinq agents ne suffiront pas. »

« Nous avons voté contre, a quant à lui indiqué Vincent Paul-Petit (LR), le maire de Seine-Port. Dans les petites communes nous avons de plus en plus de difficultés en matière de maintien de l’ordre et ce n’est pas dans les transports que nous avons besoin d’une police intercommunale. »

« Première étape »

Des interrogations reprisent sur les bancs de l’opposition. « Cinq agents pour quoi faire ?, a interrogé Jean-Pierre Guérin, du groupe Pour l’agglo un souffle nouveau. Ces effectifs ne permettront pas une action efficace vu la taille du réseau : c’est un effet d’annonce. » A Melun, l’élue d’opposition Bénédicte Monville de Cecco (FI) avait dénoncé une « politique sans résultat à Melun qui ne s’attaque pas aux racines du problème. »

Mais selon le président de Melun Val de Seine, cette police intercommunale des transports est un premier test. « Si elle fonctionne bien elle sera une première étape avant une police intercommunale qui sera compétente sur l’ensemble du territoire », a-t-il souligné. Mais pour Jérôme Guyard, le maire de Saint-Fargeau-Ponthierry, la solution viendrait plutôt « d’une mutualisation des polices dans les petites communes. »

Et Louis Vogel de rétorquer : « C’est cette mutualisation qui empêcherait, à terme, la création d’une police intercommunale. Nous allons commencer par les transports car c’est le vecteur le plus transversal dans l’agglomération, les transports touchant l’ensemble de notre territoire. » Les premières patrouilles devraient débuter dans le courant de l’année 2019.

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