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SNPM Syndicat National des policiers Municipaux

Le rodéo se termine en prison

Posted On 09 Déc 2017
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La sortie de Taxi 5 est prévue en avril 2018. À en croire les témoignages recueillis au lendemain de la course-poursuite, des scènes de l’épisode suivant pouvaient être filmées mercredi vers 17heures en ville à Agen, puis rive gauche vers Estillac. «Nous ne sommes pas dans les rues des quartiers Nord de Marseille», observe la procureur de la République, Hélène Girard, qui connaît bien la cité phocéenne. En fin d’après-midi, à une heure de forte circulation en ville, un puis deux puis trois véhicules de police ont pris en chasse une Mazda avec deux individus à bord. «Tout a été bafoué, la sécurité publique, l’ordre», surenchérissait Me Belacel, avocat des cinq fonctionnaires de police. «De la totale inconscience !». Ils sont parvenus à intercepter les fuyards en les empêchant d’aller plus loin. La scène s’est déroulée rive gauche mais, avant d’être interpellé, le conducteur a enclenché la marche arrière pour forcer le passage. L’un des policiers du groupe Sécurité Proximité raconte la scène : «On a enfin réussi à les dépasser du côté de l’Agropole, vers Estillac». Vitesse estimée : entre 80 et 100 km/h. Franchissement de ligne continue, circulation dans l’autre voie, mise en danger des autres automobilistes… «Ils avaient une volonté manifeste de s’échapper». Le véhicule n’est pas en règle avec le code de la route. Surtout, les policiers effectuent une fouille dans l’habitacle et retrouvent plus de 140 g de cannabis. La drogue appartient — c’est ce que les deux comparses soutiennent — à un auto-stoppeur, «un type de Nérac, je le connais bien», dit le plus âgé des deux. C’est le conducteur. Le tribunal correctionnel l’a condamné à deux ans de prison avec mandat de dépôt à la clé. Rien ne permettant de l’attester, il a été relaxé de la rébellion contre les policiers. Sans casier judiciaire, son passager prend deux mois avec sursis et devra suivre un stage de sensibilisation. Avocate de ce dernier, Me Sophie Grolleau a quand même rappelé que «la résistance passive à une interpellation n’est pas une rébellion, les textes le disent (…) Et la parole des policiers n’est pas d’Évangile même si on peut comprendre qu’ils étaient en colère». Sa consœur Dalia Moldovan posait aussi une question : «La course-poursuite est assumée, mais pourquoi ne pas croire la version concernant les stupéfiants ?» Moue dubitative des policiers présents dans la salle. Les deux compères n’ont pas été convaincants.

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