Verbaliser les automobilistes plutôt que protéger les biens et les personnes : c’est le constat que dresse Laurent Mucchielli, directeur de recherche au CNRS, à propos des caméras de vidéosurveillance. Le sociologue vient de publier Vous êtes filmés , une enquête nationale sur le sujet (lire notre édition d’hier, en page Temps forts).

Le sociologue affirme qu’au quotidien, les caméras servent surtout à faire de la vidéoverbalisation. Un détournement de leur mission première, à savoir la surveillance de l’espace public.

Depuis le 5 février à un seul endroit

Est-ce le cas également à Forbach ? Non, à en croire Lionel Marton, chef de la police municipale. Sur les 60 caméras présentes dans tous les quartiers de la ville, une seule permet de verbaliser un automobiliste à distance. « C’est une caméra qui était déjà installée, pour de la vidéoprotection classique. Depuis le 5 février, pour des raisons de sécurité, nous lui avons attribué cette mission de vidéoverbalisation », indique Lionel Marton.

Cette caméra est située tout en haut de la zone piétonne, l’objectif braqué sur le tout petit tronçon de la rue Nationale compris entre les rues Bauer et du Schlossberg.

Trois minutes de tolérance

Le but : verbaliser les automobilistes qui stationnent sur le trottoir, sur le passage piéton ou sur la place réservée aux convoyeurs de fonds devant la banque Société Générale. « Quand l’agent chargé de la vidéoprotection constate une telle situation, il prend un premier cliché. Puis un deuxième trois minutes plus tard si le véhicule est toujours là. »

La plaque d’immatriculation est alors relevée, et l’infraction constatée : cela coûte 35 € pour s’être garé en dehors d’un emplacement dédié, 135 € si l’on se trouve sur le passage piéton, le trottoir ou la place des convoyeurs.

Pas étendu pour l’instant

Lionel Marton ne dispose pas de statistiques depuis la mise en place de ce dispositif, le 5 février. Mais il dresse tout de même un constat : « Le simple fait d’avoir annoncé la vidéoverbalisation à cet endroit a fait chuter le nombre de stationnement. Dans les deux ou trois jours qui ont suivi la mise en place, c’était flagrant », explique le chef de la police municipale.

La vidéoverbalisation est-elle envisagée à un autre endroit, du centre-ville notamment ? « Ce n’est pas prévu pour l’instant », répond-on en mairie. Lionel Marton poursuit en assurant qu’à Forbach, les 60 caméras respectent « leur vocation initiale, c’est-à-dire la protection des citoyens ». Et rien d’autre. Elles permettent ainsi à des agents d’intervenir sur le terrain en cas de problèmes ou de comportements suspects. Les images peuvent aussi être récupérées par la police nationale dans le cadre d’une enquête.

Petit rappel pour terminer : pour les infractions liées au stationnement, la machine est loin d’avoir remplacé l’Homme. Les policiers municipaux sont toujours là pour verbaliser !

Pascal MITTELBERGER