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Exécution à La Reynerie : quatre Toulousains incarcérés

Posted On 10 Fév 2018
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Quatre Toulousains ont été mis en examen et incarcérés hier soir après la fusillade de La Reynerie, début juillet. Trois suspects lyonnais seront présentés au juge prochainement.

Djamel Tarhi a été exécuté de 9 balles de 7,62 mm, le calibre des Kalachnikov dans la soirée du 3 juillet, à La Reynerie, cité de Toulouse. Qui tenait l’arme fatale ? Caché sous une burqa, le tueur au physique de déménageur, était-il Wallid Derqaoui, 25 ans ? Les enquêteurs de la police judiciaire le pensent. En tout cas, leur enquête remise hier à la juge d’instruction Ethel Blans avance cette «hypothèse» qui s’appuie sur sept longs mois d’investigations sur commission rogatoire.

Mardi les enquêteurs du SRPJ de Toulouse ont déclenché les arrestations, appuyés par les spécialistes du RAID, et des BRI de Toulouse et Lyon. Neuf personnes dont deux femmes ont alors été interpellées pour «assassinat en bande organisée» (nos précédentes éditions). Hier les Toulousains ont été les premiers à être présentés au juge d’instruction.

Ce dossier réunit trois exécutions : celle d’Amine Bouaouina, 23 ans le 23 avril dans un snack de Bagatelle dont sa famille affirme qu’il a été tué à la place d’un autre ; celle de Djamel Tarhi, 27 ans, début juillet à La Reynerie et enfin, encore à La Reynerie, celle de Redouane Bouzegou, 29 ans, le 7 août.

Ces trois assassinats seraient liés. «On le pense», lâche un enquêteur. Il faut ajouter à cette série macabre la mort d’Abdelhakim Derqaoui, 32 ans, exécutés de plusieurs balles dans la tête en mars 2016, encore à La Reynerie.

Est-ce le point de départ de cette vendetta sanglante ? Les policiers le croient. Mais il faut le prouver et les difficultés commencent. Et puis pourquoi ? On pense bien sûr aux trafics de stupéfiants. Djamel Tarhi et Abdelhakim Derqaoui travaillaient ensemble. Officiellement dans un garage. Officieusement aussi dans la vente de produits stupéfiants. Pourtant Tarhi aurait fait exécuter Derqaoui, qui aurait été lui-même vengé par son petit frère ; petit frère qui, entre-temps, aurait été visé quand Amine Bouaouina a été abattu à Bagatelle. Et tout ça ne serait pas uniquement lié aux intérêts de la drogue mais aussi à une affaire de cœur…

«Ridicule ! Oubions la rumeur mais quel est le vrai mobile ? J’attends», s’emporte Me Le Bonjour, avocat de Wallid Derqaoui, première «gâchette» désignée. «Construction intellectuelles sur des présomptions qui ne sont pas des preuves», regrettent de leur côté Mes Franck et Martin, avocats de deux frères proches de Derqaoui et dont l’un aurait été vu du côté de Lyon. Plutôt de Villeurbanne d’où serait venu celui qui jouait le «mari» du tueur en burqa.

Hier soir le parquet s’est abstenu de tout commentaire. Mis en examen, les quatre Toulousains ont été incarcérés mais les avocats ont demandé un débat différé devant le juge des libertés et de la détention. Cela sera mardi. Et trois «Lyonnais» devraient être présentés au juge en début de semaine.

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