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SNPM Syndicat National des policiers Municipaux

Comment les policiers municipaux ont repris la main sur le centre-ville

La police municipale a réalisé 1 317 arrestations en flagrant délit en 2017./ Photo DDM, Thierry Bordas.
La police municipale a réalisé 1 317 arrestations en flagrant délit en 2017./ Photo DDM, Thierry Bordas.

En doublant ses effectifs, la police municipale de Toulouse a diversifié ses missions et est devenue une vraie force pour la tranquillité des Toulousains, notamment en centre-ville.

Dans le petit bureau de la brigade d’intervention de la police municipale, le chef donne ses ordres. Face à lui, 20 fonctionnaires dont six filles. L’ambiance oscille entre sérieux du passage des ordres et bonne humeur. «Il faut repasser place Saint-Michel là où on a vu les dealers l’autre jour. S’ils sont là, on contrôle et on prend les identités», annonce «le bon chef», surnom du chef de service, déjà seize années au sein de la police municipale de Toulouse.

«Sans caricaturer, nous sommes passés de la verbalisation du stationnement à une vraie lutte contre la délinquance», estime ce responsable qui continue de distribuer les missions à ses patrouilles : surveillance au Capitole où est attendue la ministre des Sports, une équipe consacrée aux marginaux, une autre doit se concentrer sur le centre-ville…

«En fonction des informations que nous recueillons, nous nous adaptons», prévient le responsable qui mixte ses équipes. «Il faut trouver le bon équilibre. Si nous tournions toujours avec les mêmes, ça ne serait pas bon.» Avant de partir dans les rues de la ville, les policiers municipaux passent à l’armurerie : gilet pare-balles, pistolet, bâton de défense, bombe lacrymogène… Un équipement qui n’a pas grand-chose à envier à la police nationale. «Nous travaillons en bonne intelligence avec la police nationale. Sur le terrain, ça se passe bien, nous sommes complémentaires et désormais, nous avons les moyens de bien travailler. Donc de les aider dans leurs missions», glisse le chef.

Lutte contre la délinquance et les nuisances sonores, réponse aux appels d’Allô Toulouse, lutte contre la prostitution… Le travail ne manque pas. «Deux groupes d’intervention se succèdent de 12 heures à 6 heures le lendemain, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24», annonce la police municipale. Une présence qui s’appuie sur 330 agents affectés à cette police dont la montée en charge se traduit par des résultats. Les arrestations en flagrant délit (1 317 en 2017) sont quotidiennes ; la promesse de traduire chaque appel à Allô Toulouse par un suivi par une patrouille est presque réussie. «On essaye en tout cas. 100 % pas encore mais on tend vers ça», assurent femmes et hommes de terrain.

Les deux groupes d’intervention, fort de sept patrouilles chacun, constituent une force parmi d’autres qui «veillent» sur Toulouse. Les motards de la brigade rapide d’intervention s’appuient sur 30 professionnels (6 677 interventions en 2017), la brigade canine dispose de 10 chiens, le groupe VTT grossit avec désormais dix policiers spécialisés. Dernière ambition, pas la moindre, la sectorisation qui consiste à affecter à un quartier une équipe de policier municipaux pour mieux connaître ses habitants et ses difficultés. Une force supplémentaire.


Repères

Le chiffre : 8 967

interventions > Brigade de nuit. Selon la municipalité, les brigades de nuit ont réalisé 8 967 interventions en 2017, soit en moyenne, plus de 24 par nuit. Autre chiffre, qui traduit l’indiscipline des conducteurs toulousaine, 10 115 mises en fourrière en 2017.

« Chaque agent est armé depuis 2005. Une seule utilisation a été recensée »

Un chef de service, police municipale


La police municipale s’expose place du Capitole

Aujourd’hui à partir de 10 heures, la police municipale de Toulouse montre ses capacités place du Capitole. Une journée pour aller à la rencontre des Toulousains et présenter leurs missions et la diversité de leur mode d’action puisque seront réunis la brigade équestre, la brigade VTT, les maîtres-chiens, les motards de la brigade d’intervention rapide, les opérateurs de vidéoprotection ou encore les opérateurs d’Allô Toulouse.

Plusieurs démonstrations sont prévues jusqu’à 17 heures.

L’occasion également de savoir ce que peuvent faire les policiers municipaux. «Tout sauf des enquêtes», résume un policier de terrain. Contrairement à une idée répandue, les policiers municipaux peuvent réaliser des contrôles d’identité. «Deux articles du code de procédure pénal encadrent les contrôles d’identité. Si nous constatons une infraction, nous pouvons réaliser un contrôle. Sans infraction, seule la police nationale peut vérifier l’identité d’un individu», explique un policier municipal. Mais en cas de refus d’un contrôle, la police municipale fait systématiquement appel à la police nationale.

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