Vitrine séduisante de l’islam – mais dont l’arrière-boutique n’est pas très reluisante –, Tariq Ramadan, mis en examen pour viols et actuellement placé en détention à la prison de Fleury-Mérogis, peut compter sur une kyrielle de soutiens que les médias et les pouvoirs publics français pusillanimes, dans leur grande majorité, n’osent regarder pour ce qu’ils sont : des tenants d’un islam littéral et qui n’entendent pas tergiverser avec le dogme, quitte à entrer en collision avec nos us et coutumes préexistants.

Parmi ces soutiens, Amar Lasfar, président de Musulmans de France (nouvelle appellation de l’UOIF), qui déclarait, en 1994, dans une conférence récemment postée par les Éditions Ring sur YouTube : « Nous parvenons à transmettre le message d’Allah […] par un coup d’État. Par un travail politique consistant à infiltrer les conseils municipaux, les parlements et à nous emparer du pouvoir d’un point de vue politique. Et après ça, passera le message d’Allah. » En outre, il parle d’une « option de la force » », rappelle Valeurs actuelles.

Le même Lasfar, au cours d’une conférence de presse aux 35es rencontres annuelles des Musulmans de France au Bourget – le week-end de Pâques, tout un symbole ! –, « a appelé à respecter la “présomption d’innocence” et exprimé l’espoir que Tariq Ramadan soit bientôt “libéré” de prison et “blanchi”. “Même s’il était condamné, sa pensée reste intacte”, a affirmé le président de Musulmans de France » (20 Minutes). L’intéressé a ajouté que « personne ne peut remettre en cause ce qu’a fait et ce qu’a apporté Tariq Ramadan », adoubant ainsi un homme à la pensée théologique trouble.

Libre ou emprisonné, il faut comprendre que Tariq Ramadan demeure l’alpha et l’oméga de beaucoup de musulmans en France. « Ses livres se vendent comme des petits pains », s’est d’ailleurs félicité Amar Lasfar, régulièrement invité sur les plateaux de télévision, dont celui de CNews où, en février dernier, il déclarait avec admiration que Tariq Ramadan « est quelqu’un qui a de l’aura, notamment auprès des jeunes. C’est quelqu’un qui a accompagné l’installation de l’islam et des musulmans en Europe », semblant fort gêné lorsque Jean-Pierre Elkabbach évoquait le double langage du « prédicateur cathodique » (Le Figaro), comme un renvoi au sien propre.

En réalité, la pensée intacte de Tariq Ramadan prône surtout la préférence confessionnelle auprès des musulmans, exprimée ainsi : « Pierre-André Taguieff chercheur au CNRS a relevé ces propos de Tariq diffusés par cassette audio : “La crainte pour les musulmans en Occident, c’est que les musulmans répondent à l’Occident et ne répondent pas à Dieu. Or il faut répondre à Dieu et ce sera notre réponse à l’Occident” » (Agoravox). Ce qui sonne comme un aveu du refus d’intégration entendu, hélas, par nombre de fidèles.

Alors, il peut toujours parler d’« une promesse d’enrichissement mutuel » sur son site, le vrai discours de Tariq Ramadan, comme celui d’Amar Lasfar, est essentiellement islamique.