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SNPM Syndicat National des policiers Municipaux

Agen : le calvaire d’un sexagénaire assigné de force à résidence par deux jeunes

Posted On 30 Sep 2017
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Blandine Philippon.

Il a fallu que son propriétaire s’inquiète de ne plus percevoir son loyer depuis deux mois, pour que le calvaire d’un Agenais prenne fin. Vendredi matin, les policiers ont réussi à pénétrer dans l’appartement situé au rez-de-chaussée d’un immeuble de la rue Lassaigne. Jusqu’à présent, le propriétaire s’était toujours vu refuser l’accès au logement par des individus qui n’étaient pas son locataire.

Dans ce petit appartement mal entretenu, au milieu d’un capharnaüm indescriptible, à côté d’une table basse constellée de vieux paquets de cigarette, de mégots et de canettes de bière, les policiers ont découvert, sur le canapé, l’occupant officiel des lieux, qui leur a révélé être « assigné à résidence » depuis deux mois par deux hommes qui ont rapidement eu une emprise morale suffisante pour qu’il ne quitte plus le canapé que pour se rendre aux commodités.

Alzheimer

Condamné à regarder un vieux téléviseur poussiéreux nuit et jour, ce sexagénaire qui souffre d’Alzheimer a expliqué qu’il avait rencontré les deux manipulateurs dans la rue, avait lié sympathie avec ces deux jeunes gens et les avaient invités à dîner chez lui. Les jours suivants, les deux individus, un Agenais de 19 ans et un Toulousain de 18, sont revenus chez leur hôte d’un soir et ont commencé à lui réclamer de l’argent, avant de finalement décider de s’installer chez leur victime et de lui extorquer carte bleue et code bancaire.

Des semaines durant, les deux hommes ont donc profité de l’argent du sexagénaire pour aller faire la fête le soir et écumer les bars.

À tour de rôle, l’un restait sur le canapé avec le sexagénaire pour le surveiller, tandis que l’autre partait s’amuser.

Placés en garde à vue hier matin dans les locaux du commissariat, ces deux hommes, qui ont déjà un lourd passé judiciaire malgré leur jeune âge, ont été entendus, mais se sont bien gardés de reconnaître les faits. Ils les nient en bloc et arguent du fait que le domicile du sexagénaire était une sorte de squat. Ils ont été remis en liberté hier soir, mais l’enquête se poursuit. Elle devra notamment déterminer quels montants suspects ont pu être prélevés sur le compte d’une victime fragile psychologiquement, portée sur la boisson et souffrant de troubles de la mémoire.

Le domicile du sexagénaire étant dans un état déplorable, proche de l’insalubrité, il a été pris en charge par les services sociaux.

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