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SNPM Syndicat National des policiers Municipaux

45 – Orléans : 17 premiers policiers municipaux armés, tir de barrage sur Beauvau

Orléans se veut une ville « vitrine de la sécurité ». Olivier Carré, le maire, s’en félicite,« grâce à notre action opiniâtre, pour la quinzième année, les faits de délinquance diminuent ». Vrai. Même si le thermomètre de l’Etat est en réparation, la fièvre diminue toujours. Tout le monde s’en félicite, à quelques nuances près, comme lors du conseil municipal de lundi consacré comme chaque année au bilan de la délinquance de l’année précédente.

Olivier Carré et l'adjoint à la tranquillité publique, Olivier Geffroy dans le quartier des Carmes.

Olivier Carré et l’adjoint à la tranquillité publique, Olivier Geffroy, dans le quartier des Carmes.

Avertissement liminaire d’Oliver Geffroy, l’adjoint chargé de la tranquillité publique: « nous avons une rupture statistique qui nuit à la lisibilité et au pilotage de l’action ». Pour faire simple, l’Etat au nom d’une énième réforme, ne communique plus sur les mêmes chiffres qu’auparavant et les « agrégats de synthèse » sont supprimés sur certaines données de délinquance. Néanmoins, on sait que sur 70% des faits constituant l’ex-délinquance de proximité à Orléans, il est constaté une baisse de 6% en 2015. Quelques autres chiffres: les cambriolages diminuent de 7,7%, les vols de voitures de 36%. En revanche les dégradations dues semble-t-il a du vandalisme en série à Saint-Marceau sur des voitures, augmentent de 23,4%.

Climat apaisé

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Sobre dans sa présentation, Olivier Geffroy a indiqué que les 17 premiers policiers municipaux armés étaient maintenant sur la voie publique au terme de leur formation. Une deuxième session est en cours. Corinne Leveleux-Teixeira s’est félicitée du climat « apaisé » qui a présidé à cette présentation de la délinquance orléanaise, « ce qui n’a pas toujours été le cas ». Une pierre dans le jardin du « ministre de l’Intérieur » précédent, Florent Montillot. Tout en notant que l’état d’urgence « a eu un effet sur la délinquance ordinaire », et que la préfecture a toujours caché les chiffres orléanais, la patronne de l’opposition socialiste a réclamé à Olivier Geffroy, des bilans sur la vidéo, les voisins vigilants et l’armement de la police municipale.

Dominique Tripet

Dominique Tripet

Opposée depuis toujours à cette mesure, Dominique Tripet pour le Front de gauche s’est inquiétée quant à elle des nombreux arrêts maladie des policiers, voire des « burn out » qui pourraient, craint-elle, déboucher sur des« cocktails détonants », jusqu’à des suicides lorsqu’ils sont armés, comme dans la police nationale. Réponse d’Olivier Geffroy, « ils prennent part à la sécurité » et, de toutes façons« ce ne sera pas le Far west ».

La « gauche Hibernatus »

 

François Lagarde

François Lagarde

Chargé de la police des transports à l’agglo, en passe elle aussi d’être armée, François Lagarde a tiré à vue sur les deux élues d’opposition, sur le ton de l’humour, en parlant à propos de Saint-Jean-de-la-Ruelle, Saint-Jean-de-Braye, la Chapelle-Saint-Mesmin, toutes dirigées par des maires socialistes qui arment leur police, d’ »une gauche responsable, adulte », par rapport à une gauche « Hibernatus », qu’il a invitée à « faire un stage à Saint-Jean-de-Braye« . Un peu comme Manuel Valls traitant ses « frondeurs » de gauche du 19 ème siècle, sur la réforme du travail.

Pour sa part Michel Ricoud (PC) et Niamé Diabira, tous deux élus de la Source, sont tombés d’accord pour désigner le fléau numéro un, le trafic de stupéfiant. Alors le bilan de la police municipale, ses 300 interventions en 2015 sur les Carmes et ses 1.511 kg de cannabis saisis à l’Argonne, ne sont pas négligeables. Mais les 770 kg saisis récemment dans l’interception d’un « go fast » dans l’Indre, destiné au « marché » orléanais, prouvent qu’il y a encore du pain sur la planche.

La drogue fléau numéro un

Michel Ricoud

Michel Ricoud

Surtout lorsque l’on entend le récit sidérant de Niamé Diabira sur les marchands de drogue au quotidien à la Source, qui vont jusqu’à inscrire le cours de l’herbe du jour sur les murs et à peser leur livraison au grand jour, sur les étals des commerçants.

« Il faut mettre le paquet en terme d’insertion » lance Michel Ricoud qui constate, navré, la réflexion d’un petit trafiquant, « je gagne plus à dealer qu’à prendre n’importe quel boulot qu’on me propose ». 

Alors Florent Montillot (UDI, est arrivé… L’ancien « ministre de l’Intérieur municipal » a sorti « son » école de la deuxième chance, modèle de prévention. Puis il est monté sur ses très grands chevaux, alors que les débats avaient jusque là évité les clivages politiques pour dénoncer le changement statistique de la délinquance, « dérision politique, omerta des chiffres… retraités directement à Beauvau, un des plus grands scandales politiques ».

Reste l’énigme du Front national. Alors que le parti de Mme Le Pen a fait de l’insécurité son fond de commerce électoral, pas un mot du groupe FN, pas une intervention pour commenter, en bien ou en mal, ce bilan sur les chiffres de la délinquance. Alors de deux choses l’une: ou Orléans est devenue une ville archi-sûre, ou les Frontistes ne sont pas très sûrs d’eux sur le sujet.

Ch.B

 

 

 

 

source : http://www.magcentre.fr/91525-orleans-17-premiers-policiers-municipaux-armes-tir-de-barrage-sur-beauvau/

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