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31 – TOULOUSE Bellefontaine veut en finir avec l’insécurité

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Sécurité

Prises de parole parfois vives, hier, en présence des commerçants et élus locaux./Photo DDM, Michel Labonne.
Prises de parole parfois vives, hier, en présence des commerçants et élus locaux./Photo DDM, Michel Labonne.

Minés par des problèmes d’insécurité, les commerçants de Bellefontaine menacent de quitter le quartier. La mairie promet des caméras sur la place et une zone bleue dès le 1er juillet.

Une zone bleue dès le 1er juillet avec stationnement réglementé pour faciliter l’accès aux commerces, une dizaine de caméras aux quatre coins de la place et une supérette pour diversifier l’offre commerciale : le plan de bataille annoncé, hier, par l’élue municipale, Marie-Jeanne Fouqué, maire de quartier, suffira-t-il à apaiser la colère des commerçants du quartier Bellefontaine ? Inquiets, certains menacent de quitter la place commerciale. Minés par des problèmes récurrents d’insécurité, étranglés par des prix de loyers qu’ils jugent trop élevés, ils ont exprimé leur lassitude, hier matin, lors d’une réunion au centre Alban-Minville, devant les élus locaux et des représentants de la police nationale.

L’enjeu est de taille : préserver la mixité et garder le contrôle, par le biais du bailleur commercial, de l’activité de ces locaux. «Le chiffre d’affaires des commerçants baisse et ils perdent des clients», assure Kaddour du bar restaurant le Bellefontaine. Mouna, la coiffeuse, élégante et maquillée : «J’ai peur pour moi et pour mes filles. Je me fais insulter et j’ai été agressée deux fois.» Le directeur commercial du Crédit Agricole annonce une «délocalisation» de son service conseil après les menaces et insultes subies par ses employés. Gabriel Hebinger, le président de Money Gram, l’établissement financier spécialisé dans le transfert d’argent, demande «des garanties sérieuses en matière de sécurité». Une place engorgée manquant de fonctionnalité et un trafic de produits stupéfiants perturbent l’activité commerciale. «Des problèmes connus et identifiés», assure un commandant de police dont les services luttent «jour et nuit contre la délinquance», en multipliant les opérations de voie de publique. Le lien entre riverains et commerçants passe par «une connaissance et une bonne occupation du terrain», poursuit le capitaine David Delattre. Mission assurée par des délégués à la cohésion police-population. La police municipale devrait se déployer à Bellefontaine pour compléter le dispositif et fluidifier la circulation de la place qui accueille une vingtaine d’enseignes. Ces annonces tombent à point nommé. Patrick Kanner, ministre de la Ville est attendu aujourd’hui à Toulouse et notamment à Empalot pour visiter la plateforme emploi-entreprises de ce quartier.


Le chiffre : 4 000

perte > Habitants du quartier. C’est le nombre d’habitants en moins à Bellefontaine depuis les destructions des immeubles Maurois et Concorde.

«Les clientes n’osent plus venir dans mon salon de coiffure. Tous les jours, je viens travailler avec la boule au ventre. Je suis une femme et ça gêne…».

Mouna, salon de coiffure Yasmynes, à Bellefontaine

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