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SNPM Syndicat National des policiers Municipaux

Une étudiante agressée par son voisin

Posted On 02 Mar 2018
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«Il était 5 heures. Je dormais. Quelqu’un a sonné. Je me suis retrouvée face à un homme grand, tatoué, torse nu avec une grosse barbe. Il voulait un pourcentage et me parlait de beuh. Je n’ai pas compris. Il semblait agité, perdu. Il a commencé à devenir entreprenant alors j’ai voulu fermer la porte», explique cette étudiante de 18 ans.

Lors de cette nuit du 15 janvier, un voisin a alerté la police après avoir découvert la jeune femme en pleurs. Devant le tribunal correctionnel, elle poursuit : «J’ai tenté de le repousser et lui ai mis un grand coup dans l’estomac, mais il n’a pas bougé. J’ai reçu des coups. Il s’approchait de moi comme pour m’embrasser. Il m’a dit « Puisque tu n’as pas mes 30 %, c’est toi qui feras l’affaire ! ». Il s’est mis à califourchon sur moi. Il a tenté de m’écarter les jambes et de soulever mon pull. J’ai mordu son bras et lui ai donné un coup de pied sous le bassin. J’ai reçu plusieurs coups. Je criais à l’aide. Un voisin est intervenu. Mon agresseur a dit « Tu fais chier de hurler comme ça » et il est parti».

«J’ai l’alcool violent…»

Interpellé immédiatement après les faits, l’homme habitait la même résidence que la victime. Jugé en comparution immédiate, cet ancien militaire de 24 ans s’étonne en réponse aux questions du président Jérôme Glavany. «J’ai l’alcool violent et ce soir-là j’avais bu, beaucoup de rhum mais je ne me souviens de rien d’autre. Je ne connais pas cette fille. On me présente comme un monstre, pourtant je sais que jamais je n’aurais pu faire ces choses sexuelles qu’elle décrit». En novembre, il a été condamné pour des violences avec une hache (!) sur des membres de sa famille.

Me Sarah Hunot, l’avocate de la victime interroge : «Que se serait-il passé si la victime n’avait pas été aussi combative ?» Quant à la procureure, Hélène Guerhards, elle ne cache pas sa colère : «La victime a vécu un cauchemar éveillé. Cet homme est une brute narcissique et égocentrique comme le souligne l’expert». Elle requiert 3 ans de prison dont 12 mois sursis mise à l’épreuve, plus la révocation de 12 mois sursis et son maintien en détention. En défense, Me Muriel Amar-Touboul s’oppose à cette vision du dossier : «Je suis mal à l’aise. Je viens d’assister à un lynchage, non à un réquisitoire» dénonce l’avocate. Pour elle, son client a surtout «besoin d’aide, de soins».

Le tribunal a condamné le prévenu à 30 mois de prison dont 6 mois révoqués d’un sursis précédent avec maintien en prison. Sur cette peine, 12 mois sont assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve. Le prévenu doit notamment se soigner, indemniser la victime et a interdiction de détenir une arme.

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