Depuis quelques semaines, les six policiers municipaux de Rambervillers bénéficient de nouveaux locaux visiblement confortables. Mais on pourrait leur conseiller de bien en profiter car cela ne devrait pas durer. En effet, les policiers rambuvetais seraient contraints de déménager à très court terme. La cause ? Une décision préfectorale que la commune n’a visiblement pas vu venir.

Pour comprendre cette situation ubuesque, il faut remonter à janvier dernier. Lors d’une réunion du CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) de la ville, le maire Jean-Pierre Michel annonce le projet de construction de ces nouveaux locaux pour les policiers municipaux. Une déclaration plutôt surprenante aux yeux de Michael Henry, le secrétaire du CHSCT. « Cette décision a été prise sans qu’elle soit votée ni validée par le CHSCT ! Et trois jours plus tard, le personnel municipal a commencé à poser les premiers parpaings ! » affirme le secrétaire, surpris par tant de précipitation.

Souhaitant choisir l’endroit le mieux adapté pour ces nouveaux locaux, la municipalité a décidé de transformer le magasin des services techniques. Et au gré des semaines, la structure se construit bien tranquillement… jusqu’au moment où il a bien fallu demander un document incontournable : un permis de construire. Et c’est bien là le hic d’après le responsable du CHSCT. « La municipalité a lancé ces travaux, mais sans avoir demandé le permis de construire au préalable » affirme ce dernier.

Une demande d’autorisation faite en avril

La demande d’autorisation auprès de la Préfecture serait seulement partie en avril… La suite, on ne la devine que trop bien. Et fin juillet, le couperet tombe : le permis de construire est refusé alors que les agents ont déjà pris place dans le joli local. La raison de cette fin de non-recevoir serait très claire selon Michael Henry : « La police municipale est considérée comme un service d’urgence. Dans ce contexte, tout service d’urgence doit être construit en dehors d’une zone inondable. Sauf que le centre technique est installé sur ce type de zone… » Une décision synonyme de vraie douche froide pour la municipalité. D’autant qu’une question taraude de nombreux esprits : comment en arrive-t-on à construire un local avant de demander l’autorisation de le faire. « Cela a été fait en dépit du bon sens » lâche le responsable CHSCT, un brin dépité par la situation.

Contacté sur le sujet, le maire, lui, n’avance pour l’heure aucune explication : « Nous communiquerons le moment venu mais nous sommes en train de travailler sur le dossier. »

Quand ? Comment ? Où ? Pour l’heure, pas de réponse sur une éventuelle solution de repli. Mais en attendant de savoir où ils poseront leurs calots dans les prochains mois, les policiers municipaux pourront tout de même occuper leur local actuel qui, au final, devrait connaître une durée de vie bien éphémère.

Sergio DE GOUVEIA