Tout juste 18 ans et déjà condamné, lors de son premier passage devant un tribunal correctionnel, à de la prison ferme : c’est la mésaventure qui vient d’arriver à un jeune Vésulien. Sa soirée très arrosée débutée vendredi l’a conduit en garde à vue samedi, puis en détention à la maison d’arrêt de Vesoul ce lundi.

Le jeune homme a d’abord été contrôlé samedi vers 13 h 20 par la police municipale aux abords de la place Rénet, à l’issue du marché. Visiblement ivre, il aurait refusé de donner son identité aux agents et a pris la fuite avant l’arrivée de la police nationale. Retrouvé dans les communs d’un immeuble, il aurait alors résisté à son interpellation, insultant au passage les fonctionnaires qui le maîtrisaient.

Une fois au poste, lors de sa fouille de sécurité, le prévenu aurait donné un coup de pied à la jambe du policier qui le prenait en charge. Plaqué au sol pour qu’il ne puisse plus se débattre, il a passé le week-end au commissariat, avant d’être présenté en comparution immédiate ce lundi devant le tribunal correctionnel de Vesoul. Il devait répondre d’outrage et de violence sans incapacité sur une personne dépositaire de l’autorité publique.

Devant les juges, le jeune homme a raconté avoir bu « beaucoup de vodka » durant la nuit de vendredi à samedi, puis d’avoir continué à consommer le samedi matin. Résultat : il n’a plus de souvenirs de ses agissements du samedi. « Je ne sais pas ce qui s’est passé », reconnaît celui qui présentait encore un taux d’alcoolémie de 1,6 g/l à 19 h ce jour-là.

Déjà condamné deux fois par un juge des enfants, pour violence et pour usage de stupéfiants, le jeune homme devra bientôt répondre aussi de vol. « Il y a eu une multiplication d’incidents ces derniers mois », note le procureur, Gabi Bouyssou, qui avait l’intéressé à l’œil. « Faut-il l’envoyer en détention ou lui donner une chance supplémentaire ? », s’interroge le magistrat, avant de requérir six mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve.

Une peine un peu trop lourde aux yeux de l’avocate de la défense, Me  Émilie Breitner : « Place Rénet, il ne s’en prenait pas aux riverains. C’est surtout lui qui se met en danger. Les violences contre le policier, c’est un geste choquant, mais il n’y a pas de bleu ni d’incapacité de travail. »

Le tribunal est au contraire allé au-delà des réquisitions du parquet : il a condamné le prévenu à un mois de prison ferme, avec mandat de dépôt, plus cinq mois avec sursis et mise à l’épreuve. « Il est nécessaire de marquer un coup d’arrêt de cette façon », a expliqué le président Xavier Baisle.

G.M.