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Tentes sous les fenêtres : la cité Roguet sous haute tension

Posted On 06 Juil 2018
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Un collectif d'habitants s'est formé pour soutenir les demandeurs d'asile. Mais d'autres habitants, excédés, font preuve d'agressivité à leur encontre./ DDM, Michel Labonne
Un collectif d’habitants s’est formé pour soutenir les demandeurs d’asile. Mais d’autres habitants, excédés, font preuve d’agressivité à leur encontre./ DDM, Michel Labonne

Une cinquantaine de personnes vit dans un habitat de fortune au pied des tours de la cité Roguet, quartier Saint-Cyprien. Des habitants les soutiennent. D’autres résidents font part de leur mécontentement.

Une cinquantaine de demandeurs d’asile, principalement d’origine albanaise, vit dans des tentes et cartons, dans les coursives de la cité Roguet, au cœur du quartier Saint-Cyprien, à Toulouse. Ils sont aujourd’hui entre 50 et 60, dont 19 enfants, selon les membres d’un collectif d’habitants de la cité, rejoints par des bénévoles de Médecins du monde, du Secours populaire et de la Ligue des Droits de l’Homme, et soutenus par la FCPE 31.

«Ces 13 familles sont arrivées en France il y a 10 mois pour les plus anciennes, 1 mois pour les plus récentes. Elles sont toutes demandeuses d’asile, et au moins une personne a un titre de séjour», explique le collectif de soutien.

«Ils habitent ici dans des conditions indignes», explique Natalia, qui vit dans un appartement situé au rez-de-chaussée, et qui accueille chez elle des enfants des demandeurs d’asile, «pour leur permettre de prendre une douche et d’aller à l’école, la même que mon fils, à Patte d’Oie.» «Certains matelas sont à l’air libre, il n’y a pas d’accès à l’électricité, pas de possibilité de cuisiner. Il y a un accès à un local, avec des toilettes et un point d’eau, mais c’est insuffisant», souligne Émilie, un autre membre du collectif d’habitants.

D’autres habitants de cette cité qui compte 420 logements, appartenant au conseil départemental de Haute-Garonne, acceptent plus difficilement la présence d’habitants sous leurs fenêtres. «Il y a eu des jets d’eau, de javel même et de nourriture, du yaourt, raconte Natalia. Des personnes volent les vêtements étendus à l’extérieur, mettent les jouets des enfants à la poubelle, et ensuite disent que les enfants font les poubelles… alors que ces gens sont très respectueux.»

Dans une note distribuée dans les boîtes aux lettres le 29 juin, le conseil départemental affirme «avoir alerté à trois reprises Monsieur le Préfet, autorité compétente en matière d’hébergement d’urgence, afin que ces personnes soient très rapidement prises en charge». «Des discussions sont en cours avec la Préfecture afin de trouver une solution de mise à l’abri de ces familles dans les prochaines semaines, et mettre fin à cette situation indigne pour les personnes et inacceptable pour les habitants de la Cité Roguet».

La préfecture, que nous avons sollicitée hier, indique que «plusieurs personnes présentes Cité Roguet se trouvent dans une situation de vulnérabilité».

«Dans le cas d’une occupation illicite, conclut la préfecture, il appartient au propriétaire des lieux de saisir le juge compétent pour ordonner l’expulsion des occupants sans titre. Le préfet intervient alors dans le cadre de l’exécution d’une décision de justice.»


Le chiffre : 60

personnes > au pied des immeubles. Ce chiffre comprend une vingtaine d’enfants, trois femmes enceintes, selon le collectif de soutien.

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