Le forfait post-stationnement, c’est quoi ?

La loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles dite loi MAPTAM, votée en 2014, entre en vigueur le 1er  janvier 2018. Le PV à 17 € disparaît, et les communes françaises concernées par la réforme du stationnement payant sont tenues de fixer elles-mêmes le montant de leur « forfait post stationnement » (FPS). C’est en effet la ville qui va désormais gérer le stationnement par le biais d’une régie municipale.

Les automobilistes qui n’auront pas payé le stationnement ou qui auront dépassé la durée autorisée devront s’acquitter du FPS. À Lyon par exemple, dans certaines zones, le FPS a été fixé à 60 €, à Nancy en revanche, il sera de 10 € dans certains secteurs. À Verdun, « le FPS sera au même tarif que l’amende d’origine, soit 17 €», annonce le maire Samuel Hazard.

Qu’est-ce qui change ?

Globalement… pas grand chose. Les tarifs restent inchangés : 1 € de l’heure en zone orange, 0,70 € en zone verte, limité à 0,50 € pour 30 minutes rue Mazel. Seules les trois dernières heures de stationnement en zone verte augmentent sensiblement, « pour favoriser la fluidité et la rotation des véhicules », précise le maire.

Ce qui change en revanche, c’est le passage en zone bleue (stationnement avec disque, gratuit mais limité dans le temps) des rues Poincaré et Gambetta (secteur mairie), « parce qu’il s’agit en général d’arrêts minute », dit Samuel Hazard. La durée de stationnement sur le parking de la Digue, déjà en zone bleue, passe à 2 h contre 1 h 30 actuellement.

Les deux parkings fermés Vauban (rue des Frères-Boulhaut) et Henri II (rue de Rû) disparaissent, et passent en zone verte. Pour cette zone, le tarif de l’abonnement reste fixé à 27 €.

Comment payer ?

Le stationnement sera réglé avec les horodateurs. De nouveaux équipements arriveront à Verdun au printemps. Il sera alors possible de payer avec son smartphone en ayant téléchargé une application ou directement par carte bancaire.

Qui contrôle ?

Les contrôles seront effectués par les agents de surveillance de la voie publique. Les FPS seront transmis le soir même à l’Antai (Agence nationale de traitement des infractions) avec qui la collectivité va conventionner, et qui se chargera d’identifier les contrevenants et de leur faire parvenir leur FPS. La police municipale sera chargée d’effectuer les contrôles et de verbaliser les stationnements gênants (35 €).

La gratuité le samedi ?

Elle ne figure pas dans la délibération votée mardi soir. L’idée a émergé lors des débats qui ont suivi avec l’opposition. « Elle a été adoptée en même temps que la délibération », assure Samuel Hazard. Elle devra toutefois faire l’objet d’un amendement à la délibération et être déclinée sous forme d’arrêté municipal.

Et il ne s’agit pas d’une gratuité de stationnement chaque samedi, mais uniquement pendant la période des fêtes.

Où ira l’argent des FPS ?

Il reviendra en intégralité à la collectivité (sauf les majorations en cas de non paiement qui reviendront à l’État). La loi prévoit que cet argent serve ensuite au contribuable. À Verdun, il sera donc réaffecté aux travaux de voirie, d’accessibilité, de mobilité.

La délibération votée mardi soir par le conseil municipal

La délibération votée mardi soir par le conseil municipal

Paroles d’élus

« Le stationnement a toujours été un débat chaud », a justement résumé l’élu d’opposition Michel Vermelin. « Chaud », car il porte la question de l’attractivité et a fortiori de la vie du centre-ville. Mardi soir, lors du dernier conseil municipal de l’année, les élus de l’opposition n’ont pas été convaincus par le projet proposé par la municipalité et ont voté contre.

Les échanges ont été tendus avec le maire et sa majorité. Extraits choisis.

Pascale Vignol (opposition) : « Nous attentions autre chose. Vous montez une usine à gaz alors que c’était l’occasion de simplifier la tarification. Le citoyen ne va pas s’y retrouver, et ce que vous proposez incite à la transgression. »

Samuel Hazard (maire) : « Il est hors de question que la police municipale et les agents de surveillance de la voie publique fassent du chiffre. C’était le cas avant, ils devaient mettre 75 PV par jour. Ça a contribué à désertifier le centre-ville. Si on se gare deux minutes rue Mazel et qu’on a un PV en revenant à sa voiture, eh bien on ne revient plus. Les agents auront une mission de surveillance, mais on ne va pas fliquer. »

Yannick Simon Burnotte (opposition) : « Ce que nous préconisons, c’est une gratuité temporaire, de 15 ou 30 minutes en centre-ville avant le début de la première tarification pour ne pas fragiliser les commerçants. »

Samuel Hazard (maire) : « Je ne peux pas entendre dire que le stationnement à Verdun est cher à 1 € de l’heure et que du coup on préfère aller à Metz alors qu’il y est encore plus cher. »

Sébastien Cormont (opposition) : « Tout ceci me fait un peu penser à l’aquadrome. Tout dans la simplicité en somme. »

Michel Vermelin (opposition) : « C’est l’exemple typique de fourre-tout complexe et technocratique. Cela va décourager les citoyens de venir faire leurs courses en ville, on ne va rien gagner en terme d’attractivité. »

Les zones de stationnement payant à partir du 1er janvier

Zone orange (2 h 24 max) : avenue Garibaldi, place Jeanne-d’Arc, rue du Gal -Sarrail, rue Saint-Pierre, avenue de Douaumont, rue du Puty, rue Dame-Zabée, rue du Brachieul, rue Saint-Sauveur, place Saint-Paul, rue Roland-Dorgelès.

Zone verte (8 h 15 max) : place Maginot, place de la Libération, parking Vauban et parking Henri-II.

Zone violette (30 minutes max) : rue Saint-Paul, rue Mazel, cour Clouet et place de la Nation. Ces trois zones comptent 577 places payantes disponibles.

Zone bleue (gratuite mais limitée) : place de la Digue (2 h), rue de la Liberté (1 h 30), place Chevert (15 minutes), rue Poincaré et rue Gambetta (15 minutes). Soit en tout 145 places de stationnement contre 116 en 2017.

La ville dispose également d’environ 700 places de stationnement gratuites sur les parkings du 8-Mai, Branly et de la mairie.

Léa BOSCHIERO lea.boschiero@estrepublicain