Qui de mieux qu’un habitant du quartier pour veiller sur le quartier ? Habitué aux faits et gestes des voisins, il connaît leurs horaires de travail, la marque de leur voiture, le visage de la nounou… Et peut signaler tout événement suspect.

Lutter contre les cambriolages

A l’image d’autres communes de France appliquant le dispositif « Voisins vigilants et solidaires », la ville de Trieux a choisi de mener l’opération « Voisins solidaires et attentifs ». L’idée est d’assurer une veille régulière grâce à la vigilance de tous afin de développer la solidarité entre voisins et de favoriser la prévention contre les cambriolages. « Il veille, mais ne surveille pas », précise Olivier Tellier, adjoint au maire en charge de la sécurité et de la communication. Pas question pour les habitants de jouer aux détectives ni de s’immiscer dans la vie privée des riverains. D’ailleurs, une convention de participation citoyenne sera signée le 6 mars avec la gendarmerie, le procureur de Briey et le préfet de Meurthe-et-Moselle pour préciser le fonctionnement du dispositif.

La commune a été découpée en quatre quartiers. Dans chacun, deux ou trois référents ont été recrutés et formés par les gendarmes. Leur rôle est de recueillir les signalements inhabituels émis par les voisins attentifs et solidaires afin d’informer le comité de pilotage (constitué de 5 participants citoyens référents, 3 élus et le responsable de la police municipale, NDLR). Comité qui transmettra, ensuite, l’information aux forces de l’ordre.

« Partout où ce processus est appliqué, le nombre de cambriolages a diminué de moitié », assure Gino Lacava, adjudant-chef et responsable de la gendarmerie de Trieux. Pour le moment, 11 référents ont été recrutés par la mairie. « Nous voulons créer un maillage, un réseau solidaire entre voisins », confie Olivier Tellier. Ces personnes de confiance sont ensuite répertoriées au centre opérationnel et de renseignement de la gendarmerie à Nancy. « L’information est donc prise au sérieux. Ces gens sont nos relais sur le terrain. Nous pourrons les informer de comportements suspects et réciproquement », explique Gino Lacava.

La voisine qui n’ouvre pas ses volets

Les référents ont aussi pour mission de transmettre différents messages aux habitants de leur quartier. « Prévenir une vente future de billets de tombola, de calendriers, ou pour le recensement. C’est une manière d’assurer la sécurité des Triotins, de les mettre en garde aussi contre les fausses qualités. » Ils ont également un rôle à jouer en cas d’intempéries. Pour répartir équitablement les aides entre voisins. « Une personne qui dispose d’un chauffage d’appoint et qui ne l’utilise pas peut éventuellement le prêter à quelqu’un qui n’en n’a plus à cause d’une crue, d’une tempête, etc. », suggère l’adjoint.

La solidarité, c’est aussi s’enquérir de la santé des personnes seules. « Une voisine qui ouvre habituellement ses volets vers 8h et qui ne l’a pas fait aujourd’hui peut par exemple avoir été victime d’une chute. En donnant l’alerte, on peut lui sauver la vie. »

Bérangère Di Genova.