Dans la nuit de lundi à mardi, un rhinocéros a été tué par des braconniers au zoo de Thoiry. Hervé Santerre, directeur zoologique du parc d’Amnéville annonce des mesures de sécurité supplémentaires.

C’est la première fois qu’un tel acte se produit dans un zoo français ?

« C’est la première fois qu’un parc zoologique est touché. Là, quand on voit comment les braconniers ont opéré, on se dit que cela relève du grand banditisme. Ce n’est pas un voleur lambda qui s’est pointé avec une arme au zoo. C’étaient des gens très bien renseignés et qui savaient comment se comporter face aux animaux. »

Vous étiez conscients des menaces qui pesaient sur les zoos ?

« Oui, depuis plusieurs années. En 2011, Interpol nous avait tous mis en garde après des vols de cornes commis sur des animaux empaillés dans des musées en Belgique et au Muséum d’histoire naturelle de Paris. Les renseignements généraux nous avaient confirmé qu’il ne fallait pas prendre cette menace à la légère et qu’il fallait donc être vigilants. »

Aviez-vous alors pris des mesures pour renforcer la sécurité du parc ?

« Le parc d’Amnéville est très sécurisé. On a beaucoup de caméras de surveillance, de détecteurs de présence mais aussi des alarmes. Mais surtout, on a des gardiens de nuit, qui sont des salariés du zoo. Ils surveillent le parc toutes les nuits et sont alertés sur leur smartphone de tous les mouvements suspects dans le zoo. »

Allez-vous encore renforcer votre dispositif ?

« On va doubler la capacité des caméras de surveillance sur les deux bâtiments où se trouvent nos rhinocéros. Le zoo d’Amnéville est le premier parc à rhinocéros de France, on en compte huit. Et nous allons encore améliorer notre système d’alerte avec nos gardiens de nuit. On a également fait le point avec la police municipale, la gendarmerie de Maizières-lès-Metz et le commissariat d’Hagondange pour voir s’ils pouvaient renforcer leurs rondes. »

Propos recueillis par F. S.