Coup d’œil dans le rétroviseur

« La participation citoyenne, qui a pris la relève des voisins vigilants, a déjà été présentée au conseil municipal en juin dernier » précise le chef d’escadron Nicolas Derasse, commandant la compagnie de gendarmerie de Boulay. « Quelques villages des environs et plus récemment Faulquemont et Carling s’y sont associés » ajoute-t-il. Une convention a également été signée entre la gendarmerie et la police municipale. La vidéo protection a montré son efficacité. « Il est temps maintenant de poursuivre plus avant le rapprochement gendarmerie – population en mettant en œuvre le dispositif de la participation citoyenne, instaurant dialogue et confiance réciproques. »

État des lieux

Malgré un nombre de cambriolages « modeste » (21 en 2016, soit 4 pour 1000 habitants) et l’augmentation des violences faites aux personnes et des comportements portant atteinte à la sécurité publique, Boulay se situe en dessous de la moyenne de la délinquance. Ce qui n’empêche pas de vouloir faire encore mieux en s’inspirant des communes adhérentes au dispositif « voisins vigilants », lesquelles ont constaté son efficacité. En plus du lien vertical existant entre gendarmerie et population, le commandant prône l’instauration d’un « lien horizontal au sein du quartier », un lien qui existait naturellement autrefois mais tend à se distendre aujourd’hui, surtout dans les nouveaux quartiers.

Le dispositif

Présenté sous forme d’un film explicatif, montrant des exemples déjà mis en place, il insiste sur le rôle du « référent », une personne agréée par le maire et la gendarmerie, dont le rôle n’est pas de devenir un délateur surveillant les faits et gestes de ses voisins, mais d’être attentif à tout ce qui peut se produire d’anormal ou d’inhabituel dans son secteur, afin d’en informer la gendarmerie, sans agir lui-même : une voiture suspecte, des personnes aux agissements anormaux… À charge pour lui également, après une information préalable, de donner dans son secteur toutes les informations nécessaires pour une meilleure sécurité de tous, chacun devenant de fait pour ses proches un « voisin vigilant », comme cela était le cas dans les villages autrefois, où tout le monde se connaissait.

André Boucher, maire, et Jean-Claude Kremer, adjoint en charge de la sécurité, ont rappelé l’importance de ce dispositif, insistant sur « le rôle essentiel de l’humain et des rapports entre voisins », avant d’inviter toutes les personnes intéressées à poser leur candidature en mairie.

« Le référent n’a pas de droits particuliers, il signe un engagement, son seul pouvoir est d’alerter la gendarmerie qui est seule habilitée à agir », en insistant sur l’importance du dialogue et de la confiance à tous les niveaux.

Les questions

De nombreuses questions ont été posées, sur le rôle du référent, la manière de prévenir la gendarmerie, entre autres. Quelle que soit la situation, une personne, même non référente, doit appeler le 17 sans attendre dès qu’elle constate quelque chose de suspect. « Ce qui peut vous paraître anodin peut servir à étayer des enquêtes en cours par recoupements, par exemple », souligne le commandant, qui préconise de donner l’alerte le plus rapidement possible pour ne pas risquer de laisser passer une opportunité.

Aux questions : le référent ne risque-t-il pas d’être pris à partie ? Pas de constat de ce type pour les gendarmes. Sera-t-il formé ? Des réunions sont prévues en ce sens.

Les personnes intéressées sont invitées à se faire connaître en mairie.

Pour tout savoir sur la participation citoyenne : http ://www.gendarmerie. interieur.gouv.fr