Une cycliste a été blessée mercredi matin sur la voie du tram à hauteur de la place Maginot. Elle aurait été poussée par un piéton. Cette information a suscité un vif débat sur notre page Facebookentre les pour et les contre la circulation des deux-roues sur le réseau tram. Nous avons demandé à un militant du vélo et à la mairie de nous livrer leurs arguments. Si le premier avance le manque d’aménagements parallèles sécurisés, le second défend la réglementation avec l’interdiction de la préfecture…

POUR…

Jean-Claude Perrin roule à vélo depuis des années « et de plus en plus sur la voie du tram même si le code de la route l’interdit » : « Quand les aménagements du tram ont été créés en 2001, le Grand Nancy n’a pas prévu d’itinéraire cyclable, or, la loi l’imposait. On est loin d’un réseau vélo performant. Le viaduc Kennedy et l’avenue Général-Leclerc sont des voies droites intéressantes d’autant que se glisser dans le flux des voitures est périlleux et qu’il n’existe pas de voie cyclable parallèle. Or le vélo aime la ligne droite. Ensuite, dire que la voie du tram est dangereuse à cause du rail est un faux argument : le cycliste fait attention, il n’a pas envie de chuter. D’ailleurs, les vélos roulent doucement sur ce réseau et traversent le rail en diagonale. En 2014, la Cerema (centre d’étude sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) a fait un état des lieux de la circulation des cyclistes sur les voies du tram sur 17 sites dans 6 villes (dont Nancy). Il en a conclu que la cohabitation des vélos avec les trams ne génère pas d’insécurité, avec très peu d’accidents. Il a rappelé aussi la nécessité d’intégrer dès la conception du projet tram des aménagements cyclables pour permettre aux cyclistes de circuler dans les deux sens hors voies du tram ! Peut-être la raison pour laquelle il y a une tolérance de la part de la police municipale ? Si le cycliste est prudent, il n’y a pas de problème. »

CONTRE…

Pour Nicolas Pannier, directeur général adjoint à la Ville, « la circulation des cyclistes sur la voie du tram n’est pas une problématique quotidienne. C’est anecdotique dans les 1.500 ha de la ville et on ne souhaite pas se mettre martel en tête. Les services de l’État interdisent le vélo sur la voie avec un rail. Depuis le début, la préfecture dit non. On voit le pot de chocolat, mais on n’a pas le droit de mettre les doigts dedans… Or, il faut partager la rue. Le vélo est un moyen de transport comme les autres, donc comme le bus, la voiture, le piéton, le cycliste a des contraintes. On est conscient qu’il faut améliorer la place du deux-roues en ville et on y travaille avec la métropole et les associations d’usagers. On essaie de trouver des solutions pour que chacun ait sa place. Des progrès ont été faits et restent à faire. Les automobilistes garés sur la piste cyclable, on les verbalise. Pour les cyclistes sur la voie du tram, on essaie d’être pertinent… Je pense que la majorité des cyclistes qui l’emprunte sont prudents, d’ailleurs, les accidents sont d’ailleurs rares. Il y a un sentiment de liberté à deux-roues, la sensation de pouvoir rouler partout. Mais le vélo n’a pas tous les droits. La police municipale agit avec intelligence pour verbaliser. Elle est obligée d’afficher la réglementation. »