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SNPM Syndicat National des policiers Municipaux

Repéré par l’hélicoptère en train de dégrader des caméras : 6 mois de prison et maintien en détention

Posted On 27 Déc 2018
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Carrure de bûcheron, bras aussi épais que sa barbe, Boyan est d’humeur badine. Samedi, la puissante caméra qui équipe l’hélicoptère de la gendarmerie l’a enregistré en train de dégrader les caméras de vidéo-surveillance de la station de métro Jean-Jaurès, au plus fort de la manifestation des Gilets jaunes, samedi 22 décembre.

Barrières de chantier, IPM, bloc de béton « avec d’autres… » « Elles sont bien conçues, je n’y suis pas arrivé », annonce ce Bulgare de 31 ans qui fait rire la salle. Tisséo présente quand même une facture de 1 500 euros. Boyan a aussi alimenté un feu sur la voie publique.

Le flagrant délit enregistré par l’hélicoptère et le signalement du suspect ont été rapidement transmis au sol samedi et des policiers de la brigade anticriminalité ont interpellé le suspect. « Vous avez d’abord nié », annonce le président. Puis, après avoir insulté un policier, mais également un procureur lors du prolongement de sa garde à vue, « ils m’ont réveillé, je suis désolé », précise-t-il, il a admis les dégradations, les photographies tirées du film de l’hélicoptère laissant peu de place au doute.

« Petit, j’étais pyromane »

« Êtes-vous un black bloc ? », demande le président. « Non. Moi je respecte les gendarmes. Je préfère les dégâts et le feu. Petit, j’étais pyromane… » L’assistance rigole. Pas la procureur. « Monsieur prend tout ça pour une farce. Cela illustre l’importance qu’il attache à la gravité des faits », regrette la magistrate qui requiert trois mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve « puisqu’il n’y a pas d’antécédent ».

La défense a peut-être pensé l’affaire réglée, s’en remettant « à la sagesse du tribunal ». Le délibéré a été court et la peine ferme : 6 mois dont 3 mois sursis avec un maintien en détention plus interdiction de manifester à Toulouse pendant 2 ans. Il devra également verser 2 039 euros à Tisséo (1539 euros de dégradations plus 500 euros au titre de l’article 475-1). Boyan est reparti vers la maison d’arrêt de Seysses, sans rigoler.


Un mois ferme pour des barricades et des jets des projectiles

Un autre homme, interpellé en marge de la manifestation des Gilets jaunes de samedi à Toulouse, comparaissait aussi ce mercredi 26 décembre devant le tribunal correctionnel. Rémi, 27 ans, est poursuivi pour avoir monté des barricades et jeté des cailloux sur les policiers, au niveau du boulevard de Strasbourg.

Après avoir nié les faits, le jeune homme finit par admettre. Son casier est vierge. L’un des deux policiers qui s’est constitué partie civile dans l’affaire insiste sur le fait que la journée a été rude pour les forces de l’ordre : ils ont essuyé des jets de cailloux, de pavés, de plots et même d’acide.

La procureur demande à l’encontre du prévenu 6 mois de prison, dont 5 avec sursis, maintien en détention et interdiction de manifester pendant 2 ans en Haute-Garonne. Les juges suivent les réquisitions du parquet, et ajoutent 800 euros de préjudice moral ainsi que 600 euros pour chacun des deux policiers qui se sont constitués partie civile.

Par ailleurs, trois autres dossiers de prévenus libres, arrêtés samedi ont été renvoyés au 23 et 29 janvier prochain. Parmi eux, celui du militant de la France Insoumise, accusé d’avoir jeté des projectiles sur la police, des faits qu’il conteste. Son arrestation avait déclenché une manifestation de militants FI en son soutien, avec l’appui de Jean-Luc Mélenchon, lundi 24 décembre devant le commissariat de Toulouse.

C.H.

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