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Rassemblés devant la mairie / Des commerçants et des habitants en colère

Distribué un peu partout dans la ville depuis plusieurs jours, le tract d’appel à la manifestation titrait sur les Commerçants, habitants en colère. Et c’est bien la colère qui s’est fait entendre mardi 25 avril en fin de matinée, avec la centaine de personnes réunies devant la mairie. Parmi elles, une commerçante de la rue de la Charronnerie. « Ce sont les clans, l’alcool, la drogue, les pickpockets… Les personnes ont peur. » À son côté, une habitante de la rue Connoy, lassée des odeurs d’urine et visiblement à bout d’entendre comme elle le dit « les drogués toute la nuit ». « J’habite Saint-Denis depuis 1968, ajoute une autre femme. Si je suis encore là, c’est parce que je n’ai pas les moyens d’aller ailleurs. »
« On cherche juste à travailler sereinement », répétera, mégaphone en main, l’un des commerçants excédés. « Honte à la mairie ! », crie-t-on à plusieurs reprises en réclamant la présence du maire. Après avoir tenté de pénétrer dans l’hôtel de ville, les manifestants investiront le centre administratif. « Il y a les vendeurs à la sauvette qui font partie du paysage. Il y a des arracheurs de sacs sur le marché. Ce devrait être la priorité de la police municipale, au lieu de nous mettre des PV », s’insurge-t-on. « Mon voisin libraire a eu 3 000 € d’amendes en janvier pour ses livraisons », dénonce l’ex-candidat de la droite et du centre Houari Guermat, commerçant de la place de la Résistance, dont il déplore les aménagements avec « 17 places de stationnement en moins sur 50 mètres. On veut des dépose-minutes comme il s’en fait partout ».

« On veut être reçus chaque mois »

Quels que soient les élus délégués au commerce, « il n’y a aucune concertation avec les commerçants. On veut être reçus chaque mois », revendique-t-on encore avec force. De fait, parmi les orateurs, Mourad Mostefaoui est au nombre de la douzaine de commerçants qui devraient être expropriés avec la démolition du Campanile et l’agrandissement de l’Écran projetés dans les deux ans, dans le cadre de la rénovation du centre-ville Basilique. Ce qu’ils dénoncent par des banderoles accrochées au-dessus de leurs enseignes depuis le début avril.
« C’était le seul moyen de nous faire entendre », explique M. Mostefaoui. « Moi, j’ai tout refait au mois de juillet, électricité, plomberie, déco, vitrine réfrigérée », se lamente le patron du fast-food, Mourad Chouali. Élu délégué à l’urbanisme et au renouvellement urbain, Stéphane Peu les a finalement reçus le 18 avril. Mais sans les rassurer pour autant sur d’éventuelles relocalisations. Une rencontre avec le maire a étéobtenue par les manifestants du 25 avril. « On est une ville en souffrance, les commerçants comme les habitants, relève le conseiller municipal Kamal El Mahouti. L’important c’est que nosrevendications ne s’opposent pas et qu’on puisse travailler ensemble. »
Marylène Lenfant 

Source:: Rassemblés devant la mairie / Des commerçants et des habitants en colère

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