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Nouveau rebondissement dans le conflit opposant la ville de Gien au collectif de la rue Louis-Blanc

Hier, le tribunal d’Orléans a rejeté la requête de suspension immédiate des travaux « Cœur de ville », émanant du groupe de riverains giennois.

Si la guerre entre la municipalité giennoise et le collectif de la rue Louis-Blanc continue, le chantier du projet « Cœur de ville », aussi. Pourtant, rien n’était certain. Le contraire semblait fou mais aurait pu se produire puisque, fin mars, le groupe de riverains a déposé un recours au tribunal administratif d’Orléans, sollicitant une suspension immédiate des travaux, après avoir répéré plusieurs irrégularités.

Hier, la justice a rejeté cette requête et condamné le collectif à verser « solidairement et globalement à la commune de Gien et à la Communauté des communes giennoises, une somme de 1.000 euros », alors que le maire et président de la com-com’, Christian Bouleau, réclamait 5.000 euros.

« De la triche,
du mensonge », s’insurge le maire

Ce dernier se félicite de cette décision « conforme à l’intérêt général et ne pénalisant pas la vie de la cité. Je suis heureux pour les Giennois. » Le collectif, lui, ne s’avoue pas vaincu. « Si l’ordonnance n’a pas retenu de situation d’urgence qui justifierait que l’exécution du permis d’aménager soit suspendue, elle a toutefois admis l’intérêt à agir de tous les requérants », résume Cécile Annoot, l’avocate qui défend l’intérêt des riverains.

Précisons que le tribunal a seulement statué sur le caractère d’urgence, et non le fond du dossier. Comme le précise l’avocate, « le magistrat a indiqué que l’instruction du recours au fond allait être accélérée pour ne pas laisser se poursuivre des travaux dont la légalité est ainsi mise en cause. L’affaire pourrait être jugée avant le mois de mai 2018, date à laquelle les travaux de mise en sens unique du quai Joffre sont censés débuter. »

Si tel n’est pas le cas, « une nouvelle demande de suspension serait présentée. « Une situation d’urgence serait alors constituée, poursuit-elle. Concernant le recours au fond, il faut d’ailleurs relever qu’au cours de l’audience, le juge des référés s’est interrogé sur la compétence d’un conseiller municipal délégué, qui a signé le permis d’aménager contesté, la commune n’ayant pas apporté la preuve de la publication et de la transmission au préfet des arrêtés de délégation. »

Le premier magistrat ne souhaite pas faire de commentaires sur le fond. Mais, s’il était resté silencieux jusqu’à aujourd’hui, il ne veut plus se taire. « Ça nous a coûté 15.000 euros en frais d’avocat, peste-t-il. Il s’agit d’une affaire politique, qui n’a plus rien à voir avec le problème du sens de circulation de la rue. Un ou des individus, soutenus par d’autres personnes hors collectif, ont de l’inimitié contre moi. »

Il déplore qu’une « association écran » ait réservé une salle pour organiser la réunion du collectif, qui a lieu le 12 mai. « D’un bout à l’autre, c’est de la triche, du mensonge et de la malhonnêteté », s’insurge Christian Bouleau. De son côté, la rue Louis-Blanc explique que la personne qui a effectué la réservation « nous soutient. Si nous avions fait la démarche au nom du collectif, le maire nous l’aurait peut-être refusé. »

Dernier grief du premier magistrat : les banderoles, qui fleurissent sur les devantures des maisons du centre-ville et sur lesquels on peut lire, entre autres, « Zéro écoute… Giennois en colère ! ». « La police municipale a relevé sept caliquots, ce sont des infractions », affirme-t-il. Là encore, le collectif renchérit : « Nous sommes tous propriétaires des bâtiments où sont installées ces banderoles. »

Il semblerait que la guerre entre les deux parties soit plus ouverte que jamais.

Anne-Laure Le Jan

Source:: Nouveau rebondissement dans le conflit opposant la ville de Gien au collectif de la rue Louis-Blanc

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