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Nomades cherchent emplacement, toujours désespérément

Lorsque l’endroit choisi par dépit est provisoire, Kaïs (7 ans) et Zen (10 ans) ne peuvent pas profiter du bus-école et donc d’une scolarité plus sereine.

Lorsque l’endroit choisi par dépit est provisoire, Kaïs (7 ans) et Zen (10 ans) ne peuvent pas profiter du bus-école et donc d’une scolarité plus sereine.

Le porte-parole du groupe d’une trentaine de caravanes a maintenant l’habitude de discuter avec les forces de l’ordre ou les élus. Mandy, 44 ans, nous explique comment ces familles ont atterri à l’Union. Ils sont arrivés dimanche soir après avoir séjourné trois semaines à Roncq. C’était l’accord passé avec la mairie et ils se disent toujours «  réglos  » sur le délai mais aussi sur la propreté du site. «  On a cherché partout, à Neuville, Tourcoing, Roubaix et aussi Wattrelos. Mais là, on ne s’en sort pas.  » L’hiver, le quadragénaire se bat pour trouver une place dans l’une des trop rares aires d’accueil de la métropole. Car le reste de l’année, les nomades repartent sur les routes de France.

« À Halluin, ça fait bien vingt ans qu’on nous promet un terrain. Tous les ans, on nous dit : «C’est pour l’année prochaine.». » Et l’homme de nous confier ce qui leur est arrivé en novembre dernier lorsqu’ils ont voulu se poser en face de Triselec : «  Une cinquantaine de policiers sont arrivés avec la brigade anti-criminalité, équipés de boucliers et de flashballs. On a été escortés jusqu’à l’autoroute. Comme des terroristes. On est traités comme des chiens.  »

« Places occupées à l’année »

Pour Mandy, les forces de l’ordre mais aussi le public fait souvent l’amalgame entre les Roms, les Hongrois et la communauté des gens du voyage, français comme lui. «  On ne demande pas des palaces, insiste-t-il, mais un endroit bitumé avec un accès à l’électricité et l’eau courante. Pourtant des places existent, comme à Wattrelos mais elles sont occupées à l’année.  »

Même constat pour Sandy, 35 ans, installé avec les siens, de l’autre côté de la rue des Retrouvailles : «  On met les gens du voyage et les Roms dans le même sac.  » «  On est pourtant des citoyens français, insiste le père de famille, la plupart d’entre nous sont du Nord et sont en caravane de père en fils. C’est notre culture, notre façon de vivre.  » Et de confier : «  Nous, on vit dehors. Alors nous proposer des emplacements à côté de stations d’épuration, de déchetteries ou d’incinérateurs, avec les cendres qui volent jusque dans nos assiettes, c’est carrément nous faire comprendre qu’il ne faut pas rester là.  » Le trentenaire, qui travaille dans l’entretien des parcs et jardins, est persuadé que «  les élus traînent des pieds et se relancent la balle  » mais que les terrains existent bel et bien.

Sandy, 35 ans
: «
On vit en caravane de père en fils. C’est notre culture, notre façon de vivre.
»

Une aire d’accueil qui se fait désirer

Suite à l’installation des gens du voyage entre le site de la Tossée et le CETI, la ville de Tourcoing a envoyé sa police municipale, «  après des appels de riverains  », précise-t-on en mairie. À la demande du maire LR, Gérald Darmanin, «  la police municipale a réalisé des contrôles d’identité et des véhicules  ». La ville a également demandé aux gens du voyage de quitter les lieux. Mais devant leur refus, une procédure a été entamée auprès du tribunal administratif.

D’un côté de la rue, une vingtaine de caravanes installées depuis un mois et demi à côté du peignage de La Tossée attendent une réelle volonté des élus pour aménager des aires d’accueil.

Cependant, même si l’occupation n’est pas légale, la ville de Tourcoing n’a toujours pas d’aire d’accueil pour les gens du voyage, comme l’impose la loi Besson du 5 juillet 2000. Un projet intercommunal d’une quarantaine de places avec Roncq, Neuville-en-Ferrain et Halluin existe. Maintes fois discuté et reporté, il a été adopté il y a deux ans. L’espace dédié aux nomades se situera entre le CVE, la rue de Lille et le boulevard de l’Eurométropole (RD191). En 2015, il était annoncé pour 2017. Le problème, c’est que les travaux n’ont toujours pas commencé.

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