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Les corps des disparus de l’Ariège retrouvés: comment ont été identifiés les meurtriers présumés

Posted On 12 Juin 2018
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Comment, sept mois après la mystérieuse disparition de Christophe Orsaz et sa fille Célia, les gendarmes de la section recherche de Toulouse, sont parvenus à remonter la piste qui a conduit à l’interpellation de trois meurtriers présumés et de Marie-José Montesinos, l’infirmière soupçonnée d’avoir commandité le guet-apens fatal.

Lors des mois qui ont précédé son assassinat, Christophe Orsaz semblait préoccupé. Il se serait même ouvert volontiers de sa relation tumultueuse et de rupture orageuse avec Marie-José, son ex-maîtresse. Au cours de leur enquête, les gendarmes ont procédé à de multiples auditions, notamment dans son entourage professionnel. Paysagiste de métier, il effectuait régulièrement des travaux chez des particuliers. Une octogénaire domiciliée à Lavelanet s’est rappelée de lui et d’une certaine Marie-José qui occupait son esprit.

La fouille méticuleuse de l’ordinateur de Christophe Orsaz a confirmé certains éléments glanés par les forces de l’ordre en auditions et permis de retrouver traces de ses fréquentations. Des échanges de courriels entre la victime et son ex-maîtresse ont convaincu les enquêteurs toulousains de placer Marie-José Montésinos sur écoute.

Cette surveillance a permis aux gendarmes de surprendre des conversations visiblement sans équivoque entre l’infirmière et ses trois complices présumés. Dès lors, son rôle de manipulatrice et d’instigatrice d’une éventuelle expédition punitive aurait commencé à se dessiner. Des soupçons, à ce stade de l’enquête, qui devraient être confirmés ou au contraire balayés par les éléments obtenus dans le cadre de sa garde à vue.

Un suspect craque et conduit les enquêteurs à l’endroit où les corps ont été cachés

Les corps de Christophe Orsaz et de sa fille Célia, disparus en Ariège , le 30 novembre 2017, ont été retrouvés ce mardi matin à Bélesta dans ce même département. Une des quatre personnes en garde à vue, un homme, a avoué les deux meurtres. Sur ses indications, les gendarmes de la section de recherches de Toulouse ont été conduits sur les lieux. Le corps du père se trouvait dans la fosse septique d’une maison abandonnée dans un hameau du maquis de Picaussel aux confins de l’Aude et de l’Ariège. Celui de sa fille a été retrouvé à proximité de cette maison.

Dans un post sur Facebook, le grand-père de Célia, Roger Decker, qui vit dans l’est de la France, avait annoncé la nouvelle vers 10h30 : « On vient d’apprendre par la gendarmerie l’assassinat de ma petite fille et de son père. Ils ont avoué, ils sont à la recherche maintenant des corps ».

Les gardes à vue des suspects avaient été prolongées jusqu’à mercredi matin. Les quatre suspects sont trois hommes et une femme : une infirmière de 57 ans, son ex-compagnon qui aurait reconnu le meurtre (un mécanicien de 47 ans), l’ex-mari de l’infirmière et un ami du mécanicien.

Dans la matinée, un véhicule d’identification criminelle et plusieurs autres véhicules de la gendarmerie ont accédé à ce hameau de Bélesta nommé Rieufourcand. Ils ont été rejoints dans l’après-midi par un tractopelle pour poursuivre les recherches.

L’homme aurait été attendu par plusieurs personnes munies de barre de fer

Selon les informations recueillies par La Dépêche du Midi, Christophe Orsaz, jardinier paysagiste de 46 ans qui habitait Mirepoix en Ariège, s’était présenté le 30 novembre 2017 à un rendez-vous professionnel avec un potentiel client. Accompagné de sa fille de 18 ans, qu’il devait emmener ensuite à la gare de Pamiers, l’homme était attendu par plusieurs personnes munies de barre de fer. Christophe Orsaz a alors été battu à mort par un de ces hommes prénommé Jean-Paul, et son corps a été jeté dans une fosse septique abandonnée. Sa fille, Célia, a, elle, été extraite de la voiture et abattue d’un coup de fusil de chasse.

Les mobiles du meurtre sont encore flous. Christophe Orsaz avait eu, de source proche de l’enquête, une relation tumultueuse dans le passé avec l’infirmière, originaire de Lavelanet en Ariège,Marie-José Montesinos qui fréquentait régulièrement des sites de rencontres coquins. Cette dernière, qui n’aurait pas supporté leur séparation, aurait tenté de détruire la vie professionnelle du jardinier paysagiste et manipulé un petit groupe d’hommes pour mener une expédition punitive contre lui. Un scénario que devrait confirmer ou infirmer les investigations conduites par les gendarmes. Une dette de 10000 € pourrait également être à l’origine du conflit.

A ce stade de l’enquête, tous les suspects bénéficient de la présomption d’innocence.

Marie-José Montesinos./ Photo Facebook

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