Docteur en droit – Commissaire divisionnaire honoraire – Ancien secrétaire général du syndicat des commissaires de police

Pendant que Macron et son gouvernement tentent, à grand renfort de shows médiatiques, de nous expliquer l’inexplicable (bombardements en Syrie, augmentation des taxes et impôts, harcèlement des automobilistes, etc.), nos soldats sont attaqués au Mali et nos forces de l’ordre agressées à Paris, Notre-Dame-des-Landes, Nantes ou Montpellier. Pourtant, cette violence qui s’installe peu à peu dans notre pays, largement favorisée par des groupuscules d’anarchistes et d’extrême gauche dont on doit le retour à la faiblesse de Hollande lors des manifestations contre la loi El Khomri, n’a que peu été abordée lors de la prestation du président de la République dimanche soir sur BFM TV.

Et pour cause ! C’est, en effet, dans une impasse que le gouvernement semble s’être avancé en décidant d’intervenir sur le site de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. La situation y était figée depuis de nombreuses années, et il était prévisible que, passé le premier moment de surprise, les zadistes s’organiseraient et trouveraient, dans une partie de la population, les soutiens nécessaires à une résistance qui, désormais, va s’inscrire dans la durée. De jour en jour, les manifestations de soutien à la ZAD se font plus nombreuses et rassemblent de plus en plus de monde. Ils étaient, ainsi, près de 7.000, dimanche dernier à Nantes, à s’opposer au démantèlement des squats et à dire leur mécontentement au gouvernement. Montpellier, ville pourtant éloignée du bocage nantais, a également vu se dérouler une manifestation antigouvernementale qui a rassemblé 2.000 personnes environ et qui a généré, outre des affrontements violents avec les CRS, de nombreux dégâts matériels.

Si la fameuse « convergence des luttes » semble, pour le moment, rester un vœu pieux de politiques et de syndicalistes irresponsables – la France n’a, en effet, nullement besoin en ce moment d’un remake de Mai 68 -, la coagulation du mécontentement qui s’effectue autour de l’action gouvernementale pourrait bien redonner de la vigueur et de l’espoir à des fauteurs de troubles et autres agitateurs professionnels dont l’avenir du pays n’est nullement la préoccupation.

Il serait cependant injuste de faire porter la responsabilité de l’agitation qui touche l’ensemble de notre pays au seul gouvernement Macron. Ceux qui l’ont précédé sont, en effet, tout aussi responsables de la situation actuelle en ce qu’ils ont laissé s’installer, du fait de leurs politiques désastreuses, des désordres qui ne demandaient qu’à se répandre. Ainsi en est-il d’une politique migratoire déplorable qui n’a pas manqué de favoriser le terrorisme islamiste que nous connaissons aujourd’hui. De l’insécurité dans nos banlieues où des bandes, que l’on a laissées se développer en toute impunité, font désormais régner la peur au quotidien. Ou encore du développement des ZAD, dont celle de Notre-Dame-des-Landes n’est qu’un échantillon, puisque notre pays en connaît plusieurs autres.

Mais le vin est tiré et il faut le boire. Plus que jamais, le moment est venu de se montrer déterminé et de mener jusqu’au bout les actions nécessaires au rétablissement de l’autorité de l’État. Tout nouveau signe de faiblesse ou tout nouveau renoncement ne manquera pas d’avoir des répercussions dramatiques sur l’avenir de notre pays. À supposer que cette volonté existe vraiment – ce qui est loin d’être démontré -, le redressement risque d’être long et parsemé d’embûches. Des moyens humains et financiers importants devront y être consacrés, en particulier au profit de nos armées et de nos forces de l’ordre. Mais tel est le prix à payer pour assurer la paix de demain.