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La vidéo-protection au service du Samu 31 face au risque d’attentats

Le PC vidéo de la police municipale de Toulouse transférera les images directement au Samu./ Photo DDM archives, Thierry Bordas
Le PC vidéo de la police municipale de Toulouse transférera les images directement au Samu./ Photo DDM archives, Thierry Bordas

La vidéo surveillance se met au service des secours. Et c’est une première en France. En cas d’attentats, ou de crise majeure avérée, le Samu de la Haute-Garonne pourra avoir accès aux images de vidéoprotection pour faciliter ses interventions. « Il s’agit d’anticiper pour être plus réactifs et mieux s’adapter aux besoins sur le terrain. Depuis plusieurs années, on est exposés à un risque d’attentats multiples dans le temps et l’espace. On est obligés de s’y préparer avec la prévention de médecine de catastrophe. Ce type de dispositif nous permettra de mieux dimensionner les secours », explique le Dr Vincent Bounes, directeur du Samu 31 qui pilote le projet.

Un homme profondément « marqué » par le drame d’AZF qui a grandement contribué à son engagement dans le Samu. « Mais il y eut aussi l’affaire Merah, par exemple. Toulouse a quand même un certain passé en termes de catastrophes… », poursuit le patron du Samu 31. Ainsi, une convention doit être signée avec la Ville et la préfecture de région pour poser un cadre légal à un tel dispositif. Les images filmées par les 297 caméras posées à ce jour dans la ville de Toulouse seront transférées depuis le poste de contrôle (PC) vidéo de la police municipale directement au sein des locaux du Samu 31.

Un dispositif applicable dans tout le département

Mais encore une fois, seulement si une crise majeure survient et toujours de manière temporaire puisqu’un tel accès n’est possible que par arrêté préfectoral. Autrement dit, le Samu ne gardera pas d’images en stock. « On s’inscrit dans une totale coopération avec le Samu. Il faut que les secours puissent disposer de tous les moyens pour faire le point en amont, souligne Olivier Arsac, adjoint au maire à la coordination des politiques de prévention et de sécurité. Je crois aussi que l’attentat du 14-Juillet, à Nice, a beaucoup marqué les esprits : on s’est retrouvé avec des médecins qui faisaient les premiers diagnostics sur place alors qu’il y avait une multitude de blessés. »

Dimensionner les secours est une chose. Mais le dispositif mis en place en Haute-Garonne permettra par ailleurs d’adapter le dispositif de soins dans les établissements de santé, de suivre en temps réel la progression des secours envoyés sur place et de visionner – bien sûr, toujours en temps réel – , l’activité des postes médicaux avancés. Et ce sur tout le territoire de la Haute Garonne, en tout temps, quels que soient le type de menace terroriste et le nombre d’interventions nécessaires. « Les attentats multisites sont maintenant devenus la norme, le polymorphisme la règle dans l’attaque », note le Dr Vincent Bounes.

Mais comme pour AZF, ce nouveau protocole peut servir en cas d’accident technologique ou chimique, de catastrophe naturelle ou d’incendie à grande échelle comme le rencontre le Portugal. «On montre aussi que la vidéoprotection sert justement à la sûreté des personnes, glisse Olivier Arsac. Chaque semaine, en moyenne une à deux interventions de secours sont déclenchées grâce aux caméras.»


350 caméras déployées en ville

D’ici à cet été, les 350 caméras prévues par la municipalité de Jean-Luc Moudenc en début de mandat seront déployées. Aujourd’hui, 297 machines sont déjà installées dans les quartiers du centre-ville et de la périphérie. L’hyper centre «où comme dans toutes les grandes villes, la délinquance est massive», note Olivier Arsac, mais aussi Les Izards, Amouroux, Les Minimes ou La Reynerie sont particulièrement dotés. Un maillage qui commence à porter ses fruits sans pour autant que l’on ait encore de chiffres précis.
On peut toutefois affirmer avec certitude que le nombre de braquages à main armée dans les boutiques du centre-ville est passé de 60 en 2014 à 22 en 2016. «On n’a jamais autant interpellé en flagrant délit et j’espère que c’est un signe précurseur pour le reste», glisse l’adjoint au maire à la coordination des politiques de prévention et de sécurité. De même, les atteintes aux personnes ou les dégradations sur les VélôToulouse sont en baisse. «Si la tendance se confirme, ce sera une belle avancée», poursuit l’élu. Selon lui, l’autre exemple du bienfait des caméras, toujours couplé au travail des policiers sur le terrain, se trouve à Saint-Pierre. «Un quartier à la réputation très insécuritaire où des bandes organisées agressaient les jeunes en état d’ébriété à la fermeture des bars. Ce n’est plus le cas.» Sans oublier de rappeler à l’Etat ses engagements sur la hausse des effectifs des forces de l’ordre. «Il doit faire un effort : des caméras, ça ne résout pas tout !»

Le chiffre : 200

Personnels >Mobilisables. Deux cents personnels évoluent au sein du Samu 31 divisés en général sur quatre équipes adultes et une pour les enfants. Grâce à une convention de coopération, ceux-ci peuvent être renforcés par les collègues des départements voisins.

Source:: La vidéo-protection au service du Samu 31 face au risque d’attentats

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