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SNPM Syndicat National des policiers Municipaux

La police municipale expérimente la « caméra piéton » en intervention

Depuis quelques semaines, les policiers municipaux de Poitiers sont équipés d’une caméra portative pour filmer les interventions tendues. Un bilan de l’expérimentation sera fait en juin.
Les caméras portatives de la police municipale protègent à la fois les agents et les usagers, selon Christian Petit.

Les caméras portatives de la police municipale protègent à la fois les agents et les usagers, selon Christian Petit.
pbonnet

Lundi après-midi, rue Salvador-Allende. Une patrouille de la police municipale, alertée pour un rodéo sur le parking de la Roseraie, intercepte deux conducteurs de deux-roues qui circulent sans casque. Un attroupement se forme rapidement autour des agents, des élèves des établissements scolaires voisins filment avec leur portable. « L’agent leur a dit qu’il actionnait sa propre caméra, et l’attroupement s’est dissipé en quelques secondes », raconte Christian Petit, adjoint au maire chargé de la sécurité.

« Protéger
les agents en cas
de situation délicate »

L’anecdote tombe à pic pour justifier le nouvel équipement. Depuis le début de l’année, la police municipale de Poitiers dispose de huit caméras, une par patrouille. Accrochée au plastron d’un agent, elle est actionnée à son initiative, « quand il sent qu’une situation peut se tendre », explique l’élu.
La Ville a profité d’un décret de décembre 2016 qui a étendu l’utilisation de ces « caméras piétons » à la police municipale, alors que seuls les policiers et gendarmes en disposaient jusqu’ici. « L’objectif est avant tout de protéger les agents en cas de situation délicate, la caméra vient renforcer leur équipement, après les gilets pare-balles en 2016 et les bâtons télescopiques plus récemment, affirme Christian Petit. Mais c’est aussi une garantie pour les citoyens que les interventions se font dans le respect de la déontologie. »
La procédure prévoit que le port de la caméra soit apparent, que l’agent indique aux usagers qu’il déclenche l’enregistrement. Les images sont enregistrées pour une durée de six mois avant d’être détruites, « ce qui permet aux citoyens de saisir la Commission nationale informatique et liberté (Cnil) s’ils veulent les visionner ». L’expérimentation de ces caméras est autorisée par un décret préfectoral et doit faire l’objet d’un bilan d’ici le mois de juin. Depuis le début de l’année, les caméras ont été utilisées à cinq ou six reprises, « essentiellement lors de contrôles routiers ».

Philippe Bonnet
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