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La mère d’un djihadiste mort en Syrie condamnée à 2 ans de prison pour financement du terrorisme

Posted On 28 Sep 2017
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M6info28 septembre 2017
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La mère d’un jeune djihadiste présumé mort en Syrie en août 2016, Belabbas Bounaga, a été condamnée à deux ans de prison pour “financement du terrorisme”, dans un procès qui pourrait faire jurisprudence.

La question posée à la justice était extrêmement complexe. Envoyer de l’argent à une personne radicalisée, est-ce financer le terrorisme ? Le tribunal correctionnel de Paris vient d’apporter un élément de réponse.

Nathalie Haddadi, mère d’un djihadiste franco-algérien présumé mort en Syrie, a été condamnée jeudi à deux ans de prison ferme pour avoir “financé le terrorisme” en lui envoyant de l’argent. Une peine plus lourde que celle réclamée par le ministère public en septembre, qui avait demandé 18 mois de prison ferme à l’encontre de cette attachée commerciale de 43 ans. Le tribunal a assorti sa décision de la possibilité d’aménager la peine prononcée

“J’ai du mal à croire qu’on m’associe au financement du terrorisme. J’ai aidé mon fils” notamment pour “manger”, “je n’ai jamais envoyé d’argent en Syrie ou en Turquie”, avait déclaré Nathalie Haddadi, “très inquiète” à son arrivée. Son fils cadet, Tarik, et le meilleur ami de son aîné, Souliman Hamouten, jugés aussi pour avoir envoyé de l’argent à Belabbas Bounaga, ont pour leur part été respectivement condamnés à un an de prison avec sursis et à trois ans de prison avec mandat de dépôt. Le ministère public avait requis trois ans de prison ferme avec mandat de dépôt contre Souliman Hamouten et un an dont six mois avec sursis pour Tarik Bounaga.

Le tribunal a par ailleurs condamné par défaut Bellagas Bounaga a dix ans de prison, assorti d’un mandat d’arrêt. Le ministère public estime qu’il y a un doute sur sa mort ou que ses papiers peuvent être utilisés par un autre djihadiste et la présidente du tribunal a décidé de joindre les deux dossiers.

Mort en kamikaze en Syrie

Tout commence en 2014, lorsque Bellagas Bounaga purge une peine de prison à Strasbourg pour trafic de drogue et violences aggravées. A la maison d’arrêt, il se radicalise. A sa sortie, il est interdit de sortie de territoire, mais en novembre 2015, il gagne Francfort, en Allemagne, puis l’Algérie, dont il a la nationalité et où son père réside.

Inquiète, sa mère lui envoie de l’argent pour qu’il “fasse sa vie là-bas”, explique-t-elle. Six mois plus tard, il souhaite se rendre en Malaisie. Un voyage qui le mène aux Emirats arabes unis, en Iran, en Turquie et, enfin, à son objectif final : la Syrie, où il mourra en kamikaze août 2016. A son arrivée, il appelle sa mère: “maman je t’aime mais j’aime Dieu plus que toi”, lui dit-il. Ce périple est financé par l’argent envoyé par sa mère, ainsi que son frère et un de ses amis.

Les avocats de Nathalie Haddadi et ceux de ses coprévenus, avaient plaidé la relaxe. Ils avaient fait valoir que les prévenus avaient envoyé des mandats à Belabbas avant son arrivée en Syrie et que le parquet n’avait pas prouvé qu’ils connaissaient ses intentions. Nathalie Haddadi fera appel de cette condamnation selon son avocat, Me Hervé Denis

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