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SNPM Syndicat National des policiers Municipaux

Il avait menacé de mort le commissaire et le chef de la police municipale

Absent à l’audience correctionnelle de mardi mais représenté par son avocate Me Laurence Cormouls-Houlès, Khalid, un Marocain de 43 ans, était poursuivi pour «menace d’atteinte aux biens par un moyen dangereux» et «menace de mort» à l’encontre du directeur départemental de la sécurité publique de l’Aude, le commissaire Xavier Gay-Heuzey, et du chef de la police municipale de Carcassonne, Xavier Lagasset.

«Je vais te mettre une balle entre les deux yeux.»

Le 22 mars 2016, c’est tout d’abord Xavier Lagasset qui a déposé plainte au commissariat, pour dénoncer quatre appels malveillants reçus au poste de la rue Aimé-Ramond, au beau milieu de la nuit du 19 mars 2016. Huit jours avant, ce sont vingt-trois messages qui avaient été enregistrés sur la boîte vocale. Morceaux choisis : «Je vais te mettre une balle entre les deux yeux», ou encore «je vous descendrais vous et votre police nationale !».

Les plaintes déposées par le chef de la police municipale de Carcassonne et le patron des policiers audois, les investigations téléphoniques ont rapidement permis de remonter à Khalid.

Lors de sa garde à vue, le quadragénaire a expliqué avoir agi comme un robot, après la mise en fourrière de son scooter et l’échec d’un recours pour le récupérer. «Si mon client a pu avoir des propos déplacés, a souligné Me Cormouls-Houlès, c’est parce qu’il a des problèmes avec la police depuis vingt et un ans. Il n’a même pas signé son procès-verbal d’audition.»

Pour éclairer un peu plus ce dossier, la présidente Céline Fleury a précisé que plusieurs expertises psychiatriques avaient été pratiquées «pour se prononcer sur la responsabilité du prévenu». Des expertises qui ont révélé chez Khalid une personnalité paranoïaque.

Pour le substitut du procureur Éric Lapeyre, les propos tenus par le prévenu à l’encontre des représentants de l’autorité publique «sont inadmissibles. Eux qui sont les garants de notre sécurité et de notre liberté. Il parle de mettre le feu au poste, de tuer des policiers…» Une peine de huit mois de prison, dont deux mois avec sursis assortis d’une mise à l’épreuve de trente-six mois a ainsi été requise par le représentant du ministère public.

La parole revenant toujours en dernier à la défense, Me Cormouls-Houlès a mis en balance les deux rapports d’expertise rendus : «L’un nous dit que la responsabilité de mon client est engagée, l’autre parle d’une abolition du discernement au moment du passage à l’acte. Mon client est atteint d’une psychose paranoïaque, il n’y a pas de responsabilité pénale !». Au final, le tribunal a estimé que oui, et simplement condamné Khalid à 300 € d’amende.

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