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Hauts-de-Seine : un couple de Garches jugé pour esclavage moderne

Posted On 19 Nov 2017
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 Valérie Mahaut

Pour 250 € par mois, une Indonésienne privée de passeport travaillait sans relâche.

La préparation du petit-déjeuner de Monsieur à 6 heures, puis celui des enfants. Après, le ménage. Qu’il faut recommencer quand Madame n’en est pas satisfaite. Puis les enfants à promener au square, encore le ménage, et le rangement de la maison quand Monsieur et Madame recevaient. Fin de journée : 23 heures.

Tel était le quotidien de Aih, « esclave moderne » indonésienne d’un couple de trentenaires établi à Garches. Par la voix de son interprète, cette femme effacée, fine, de longs cheveux noirs noués en queue-de-cheval, a confirmé le récit de ses journées à la barre du tribunal correctionnel de Nanterre ce jeudi. Ses anciens patrons y étaient jugés pour « traite d’être humain » notamment.

Lui, grand homme au crâne dégarni, bien de sa personne, est directeur commercial. Il gagne si bien sa vie que son élégante épouse n’a pas besoin de travailler. Avec leurs enfants, ils étaient installés à Dubaï (Emirats arabes unis) jusqu’au début de l’année 2016. Emigrée d’Indonésie pour trouver du travail, Aih, elle, était inscrite dans une agence de femmes à tout faire. Avec sa petite valise, elle dormait sur place en attendant sa prochaine affectation. Anoir et Najoi l’ont embauchée. Quand le couple est rentré en France, la femme à tout faire était dans les bagages. « Je croyais que c’était pour trois mois », dit-elle. Mais le temps a passé. Les jours de labeur se sont enchaînés. Sans congés et pour 250 € mensuels.

Deux ans de prison requis

« Elle ne travaillait pas jusqu’à 23 heures, se défend la prévenue, les traits fins déformés par la crispation devant les juges. Je faisais quasiment tout à la maison. Elle me donnait de l’aide. Et je ne l’engueulais pas. » En plus, si l’on suit l’ex-patronne, Aih pouvait aller et venir à sa guise. « Elle avait les clés, pouvait se reposer quand elle voulait. »

Sauf qu’elle n’avait pas de chambre. « Tous les soirs, elle dépliait un matelas de 3,5 cm d’épaisseur (…)

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