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DIJON METROPOLE : La gestion connectée de l’espace public, c’est quoi au juste ?

C’est un projet pionnier en France, en Europe, et sans doute même dans le monde, d’après François Rebsamen et Martin Bouygues. Une centralisation totale de la gestion des services publics, ultra connectée, réactive et optimisée, donc plus efficace pour les usagers et source d’économies pour la collectivité. Ce sont en tous cas les objectifs annoncés d’un projet dont le cap est fixé mais dont les détails de la mise en oeuvre restent à finaliser… et à expérimenter. Explications.

Le maire de Dijon et président de Dijon Métropole, François Rebsamen, a mis les petits plats dans les grands, ce jeudi, pour présenter les lauréats de l’appel à projets de gestion connectée de l’espace public. Autour de lui, Martin Bouygues, président-directeur général du groupe Bouygues, Henri Lafontaine, directeur exécutif du groupe EDF en charge du pôle clients, services et action régionale, Jean-Louis Chaussade, directeur général de SUEZ et Christophe Bonnard, président du Country Board France de Capgemini. Du beau monde pour un projet ambitieux qui se veut «une première mondiale».
Dijon métropole annonçait avoir attribué au groupement composé de Bouygues Energies & Services, filiale de Bouygues Construction mandataire, et Citelum (groupe EDF), avec SUEZ et Capgemini, le contrat pour la réalisation et la gestion pendant 12 ans d’un poste de pilotage connecté et centralisé des équipements de l’espace public des 24 communes du territoire.

Une «Métropole 3.0»

Sur le papier -puisque nous en sommes à cette étape-, le projet veut faire de Dijon une «Métropole intelligente». La première «Métropole 3.0» pour reprendre l’expression de François Rebsamen. La gestion connectée de l’espace public commencera à être opérationnelle fin 2018. Elle permettra de rationaliser, d’optimiser et de mutualiser la plupart des équipements techniques (feux de circulation, éclairages, vidéoprotection, services de voirie, etc.) afin de faciliter la gestion de l’espace public.

Un poste de pilotage au lieu de six postes de contrôle

La métropole remplacera ses six postes de contrôle actuels (PC Sécurité, PC Police Municipale, Centre de Supervision Urbaine, PC Circulation, Allo Mairie et PC Neige) par un poste de pilotage unique qui sera opérationnel dès la fin de 2018. La création de ce poste de pilotage connecté est le point central et structurant qui permettra de mieux gérer les équipements et les services liés à la gestion de l’espace urbain. Il est le centre névralgique de cet investissement de 105 millions d’euros, dont 53 millions financés par la Ville et la Métropole (sur 12 ans), et qui devraient générer quelque 15 millions d’euros d’économies de fonctionnement (par an). «Un ratio exceptionnel» se félicite François Rebsamen.

65% d’économie d’énergies attendues

Le projet sera réalisé à travers un contrat de conception, réalisation, exploitation et maintenance (CREM). Il s’agit d’un contrat de performance qui permettra d’évaluer en continu le groupement sur des critères objectifs de résultats (65 % d’économies d’énergie attendues sur l’éclairage public, délais d’intervention sur l’espace public, disponibilité à 99 % des systèmes informatiques, etc.). Le projet s’appuie sur un effet de levier innovant des investissements : les économies générées par le projet (économies d’énergie, optimisation des équipements et des services, etc.) vont financer la création des nouveaux services de la métropole intelligente.

Sécurité et données personnelles

Grâce aux données numériques générées par les équipements publics connectés, Dijon métropole souhaite développer une initiative unique de ville intelligente en proposant aux habitants de nouveaux services publics et une gouvernance urbaine ouverte s’appuyant sur l’Open Data. C’est la première fois qu’un projet de cette envergure en matière d’Open Data voit le jour en France dans une administration publique. Ce projet veut donc permettre de moderniser et d’améliorer l’efficacité de l’action publique, de développer l’économie numérique sur le territoire et d’accroître son attractivité. Mais l’Open-data est un gros mot. Qu’adviendra-t-il des données personnelles ? «Elles ne seront ni vendues, ni laissées aux mains des entreprises en charge de la gestion» assure François Rebsamen. «De toute façon, il s’agit d’identifier et de développer des usages de masse, pas des comportements individuels. Nous prenons un maximum de précautions en matière de sécurité» explique le maire et président de la Métropole. «La sécurité informatique des installations, la sécurité physique des équipements et la sécurité des données seront assurées». Et si une panne générale, un bug voire une cyber-attaque survenait et paralysait le système ? «Les solutions de secours sont à prévoir, c’est inscrit dans le contrat de l’appel d’offres» assure-t-on. Reste à espérer que ce dernier point n’ai jamais à être expérimenté…

N.R.

L’agenda prévisionnel :

• SEPTEMBRE-OCTOBRE 2017 : mise au point du marché et signature du contrat avec le groupement retenu.
• FIN 2018 : Mise en service du poste de pilotage connecté.

Chiffres-clés :

• Rénovation de plus de 34 000 points lumineux – 100% LED
• Un poste de pilotage connecté en service en 1 an
• Plus de 140 km de fibre optique déployés
• 205 véhicules géolocalisés + 130 équipés de Radio
• 113 carrefours et 180 bus équipés de la priorité aux bus
• Renouvellement de 269 caméras
• 180 bâtiments exploités en sûreté et sécurité dont 13 bâtiments rénovés, l’ensemble connecté au PCC
• Renouvellement de 26 sites de bornes d’accès
• 65% d’économie d’énergie au terme du contrat

La vidéo de présentation du projet :

Source:: DIJON METROPOLE : La gestion connectée de l’espace public, c’est quoi au juste ?

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