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Cinq questions pour tout savoir sur Reporty, la nouvelle appli sécurité qui fait polémique à Nice

Délation généralisée ou atout sécuritaire? Le débat fait rage depuis le lancement, à Nice, d’une phase de test de l’application israélienne.

Comment fonctionne ce nouveau dispositif, qui n’a encore jamais été utilisé hors de son pays de conception? Qu’apporte-t-il de plus que ce qui existe actuellement? Quelles polémiques soulève-t-il?

On fait le tour en cinq questions.

>> VIDÉO. La ville de Nice expérimente à partir de lundi Reporty, une nouvelle application mobile de sécurité

1. À QUOI SERT REPORTY?

Vous êtes témoin ou victime d’un délit. Le temps de dégainer votre smartphone et de lancer l’appli, et vous voilà en connexion avec le Centre de supervision urbain de la ville.

En somme, résume la conseillère sécurité de Christian Estrosi, « c’est un FaceTime avec la police municipale. »

2. QUEL EST L’INTÉRÊT D’UN TEL OUTIL?

Dès la connexion établie, vous êtes immédiatement géolocalisé. Ce qui permet de faire gagner du temps aux forces d’intervention.

De plus, les images transmises lors de l’appel (ce que filme votre téléphone pendant la connexion avec le CSU) seront traitées comme celles captées par les caméras de vidéo-surveillance.

L’appli contient également un outil de traduction en temps réel, à destination des utilisateurs étrangers.

3. COMMENT SE PROCURER L’APPLICATION?

Ce n’est pas possible pour l’instant. En début de semaine, la Ville de Nice a lancé une phase de test d’une durée de deux mois.

Pour l’instant, seul un panel de volontaires (agents municipaux ou métropolitains, membres de comité de quartier, voisins vigilants…) utilise Reporty.

Ensuite? La municipalité devra décider de l’intérêt d’un tel instrument. Si ce dispositif est jugé concluant, il sera élargi à tous les citoyens. Sur la base du volontariat, toujours.

4. D’OÙ VIENT REPORTY?

Cette application a été développée en Israël. Elle porte le nom de la start-up qui l’a conçue. Une entreprise dirigée par l’ancien Premier ministre Ehud Barak.

À Nice, c’est la première fois qu’elle est utilisée hors d’Israël.

5. POURQUOI CET INSTRUMENT FAIT DÉBAT?

Levée de bouclier dans le monde associatif et l’opposition de gauche« Cette fois, ça va trop loin », dit le leader du PS06 Xavier Garcia. Le chef de file de l’opposition socialiste Patrick Allemand, lui, dénonce un outil « contestable » sur le fond et « inadmissible » sur la forme. Même son de cloche du côté des associations: « Tout cela entretient un climat malsain », peste David Nakache, de Tous citoyens.

Dès le lancement de la phase de test à Nice, le syndicat de défense de la police municipale a émis des réserves sur ce dispositif« Il n’est jamais bon de déléguer un service public de sécurité à des citoyens », a notamment réagi le syndicat, craignant que les citoyens se sentent « investis d’une mission et s’exposent de façon dangereuse ».

Deux associations spécialisées dans l’internet assurent avoir détecté dans l’application des « mouchards », terme que la Ville de Nice rejette en assurant que la confidentialité des données et le respect de la vie privée sont garantis aux utilisateurs de l’application.

Sur les réseaux sociaux, on s’écharpe entre tenants d’un tout-sécuritaire et dénonciateurs d’un système de délation organisée.

Source:: Cinq questions pour tout savoir sur Reporty, la nouvelle appli sécurité qui fait polémique à Nice

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