Vitesse excessive en pleine ville, remontées des grandes artères sur la roue arrière, slaloms entre les vélos sur les pistes cyclables, incursions sur les trottoirs ou dans les rues en sens interdit, échappements qui vrillent les tympans. Certains utilisateurs de deux roues dépassent parfois les limites en même temps que la ligne blanche.

« On s’en tient aux infractions les plus importantes »

Attention, il ne s’agit pas de généraliser. La majorité des passionnés du guidon ne se comportent pas plus mal et même souvent mieux que l’automobiliste moyen.

Il ne faut donc pas mettre tout le monde dans le même sac. Le motard pur et dur n’a rien à voir avec le petit frimeur qui fait hurler le moteur de son scooter au grand dam du voisinage.

« Parfois, la liste des infractions est tellement longue qu’on s’en tient aux plus importantes, celles qui concernent la vitesse et le comportement », explique Laurent Cnudde, chef de service de la police municipale.

« L’été dernier, c’était de la folie, cette année, c’est un peu plus calme. Mais nous relevons 30 à 40 excès de vitesse par mois, avec des pointes à 80, 90, 100 km/h en ville. Dans ces conditions, même si nous avons un sonomètre, on accorde moins d’importance à un pot non conforme qui, c’est vrai, crée pourtant d’importantes nuisances. Nous ne dressons chaque mois que 2 ou 3 PV liés au bruit », reconnaît-il.

Essentiellement urbain, le phénomène se retrouve peu dans les petites communes. Il a poussé la police nationale belfortaine à créer une cellule intitulée Rodéo 90, tandis que la communauté de brigades de Delle-Beaucourt, appuyée par le peloton motorisé, a constitué un groupe quads.

Car ces motos à quatre roues apportent aussi leur pesant de nuisances. Pour contrer leurs allées et venues incessantes et bruyantes, le maire de Belfort a pris en juillet 2015 un arrêté interdisant la circulation des quads et minimotos de 14 h à 8 h dans certaines rues du quartier des Résidences. Un second arrêté concernant d’autres quartiers a suivi.

Une brigade motocycliste en septembre

Adjoint à la sécurité, Gérard Piquepaille précise : « La vidéo protection nous aide beaucoup dans la chasse aux infractions. Nous transmettons obligatoirement les infos à la police nationale. Ensuite, sur accord du parquet, nous pouvons immobiliser momentanément les véhicules en infraction à la fourrière municipale, rue des Carrières ».

Encore faut-il arrêter les contrevenants. Pas simple. « Quand on leur fait signe de stopper, ils accélèrent une fois sur cinq. S’il s’agit d’un deux roues immatriculé, le passager se retourne même pour masquer la plaque. Le refus d’obtempérer est de plus en plus fréquent », constate Laurent Cnudde.

Mais la police municipale prépare une contre-attaque : une brigade motocycliste composée de deux agents. « Ils auront des trails monocylindre de 660 cc, très maniables et emmèneront le sonomètre, un cinémomètre à visée laser et deux éthylotests ».

Cette nouvelle arme entrera en service au mois de septembre. Et cette fois, les contraventions des policiers municipaux concerneront aussi les pots trafiqués. La législation prévoit une amende forfaitaire de 135 € pour un échappement modifié non conforme à l’homologation.

Didier PLANADEVALL