C’est un débat récurrent : depuis des années les policiers municipaux demandent à être dotés d’armes à feu, et, depuis des années, la majorité municipale s’y refuse. Le sujet est revenu sur la table ces dernières semaines (un courrier a été adressé aux conseillers municipaux fin décembre). Il y a quelques jours les élus de la majorité (PS, LREM, EELV, PCF et société civile) ont donc répondu et réitéré leur position : « Nous ne souhaitons pas que les policiers soient équipés d’une arme à feu. La distinction entre les missions de la police municipale et celle de la police nationale nous importe fondamentalement. Les priorités de la police municipale […] doivent demeurer des missions de prévention et non de répression […] Doter les policiers municipaux d’armes à feu conduirait à les exposer, ce que nous ne souhaitons en aucun cas (….)» Ce sont ces deux dernières phrases qui ont fait réagir le syndicat national des policiers municipaux (SNPM) qui s’est fendu d’une lettre ouverte au maire et aux élus de la majorité. Les policiers rappellent que leurs missions ne sont pas que des missions de prévention. La preuve, disent-ils : leur direction leur a demandé « de retourner dans les halls d’immeubles aux adresses qui ressortent au GLTD » (groupement local de traitement de la délinquance, N.D.L.R.). Des adresses, souligne Daniel Rozzi, le délégué régional du SNPM, qui sont des adresses « à risques » et identifiées comme telles. Les problèmes exposés au sein du GLTD étaient « jusqu’à présent réservés à la police nationale ».

Bref, les policiers municipaux seraient déjà « exposés ». Depuis plusieurs semaines leurs véhicules sont d’ailleurs « équipés de casques et de boucliers ». « C’est bien, souligne le SNPM à l’adresse des élus, parce que vous acceptez les dangers inhérents à ces nouvelles missions. »

« Double langage »

Et le syndicat de conclure : « Nous devons respecter le choix de ne pas nous armer. Mais nous ne pouvons accepter ce double langage qui consiste à nous dire que nos missions doivent rester dans la prévention et sont sans danger, et d’un autre côté nous envoyer au contact direct des marchands de drogues, et nous doter d’un équipement normalement réservé au maintien de l’ordre. »

C’est pourquoi le syndicat demande aux élus de retirer les policiers municipaux des missions GLTD.