Surveillance du territoire communal, lutte contre les incivilités, amélioration du cadre de vie des habitants de la ville… autant de missions qui sont dévolues à la police municipale. Et qui ne sont pas forcément sans risques.

Ces nouvelles missions liées à l’ordre public avaient conduit le conseil municipal de Bar-le-Duc à voter en faveur de l’armement de policiers municipaux.

Un armement qui ne s’est pas fait dans la précipitation. Avant même d’être examiné en conseil municipal, le sujet avait déjà fait débat au sein de la majorité.

Début 2016, même Alain Hauet, premier adjoint au maire en charge de la sécurité publique, ne se montrait pas convaincu par une telle nécessité : « si c’est pour gérer la sortie des écoles en journée, je n’en vois par l’utilité », disait-il à l’époque. A l’automne 2014, il était partisan d’équiper les agents municipaux de tonfa. Mais les attentats terroristes de janvier 2015 ont remis la sécurité de ces professionnels en perspective « les gilets pare-balles leur ont été imposés. »

Au fil des mois, et compte tenu de l’évolution des missions qui sont celles des policiers municipaux, Alain Hauet s’est montré moins réticent concevant que même si la délinquance n’est pas importante à Bar-le-Duc « il y en a tout de même et il faut, en face, avoir les moyens de lutter contre. »

Formation et tests psychologiques

Puis ils ont eu du matériel de défense : bâton télescopique, spray anti-agression. Les attentats de novembre 2015, ont fini par convaincre les élus municipaux de doter la police locale d’armes à feu.

La coopération entre police nationale et police municipale pour des patrouilles communes officialisée par une convention avait fini par le faire totalement changer d’avis. « Il n’était pas possible d’avoir des policiers armés et d’autres qui ne le sont pas. »

Finalement, la Ville a franchi le pas. Depuis le mois de mai, les policiers municipaux ont des armes à la ceinture. « L’Etat a mis à la disposition des collectivités, des armes de la police nationale, des Manurhin. » En sont dotés les policiers municipaux qui ont suivi une formation, ont passé les tests psychologiques « et ont obtenu une autorisation préfectorale pour le port d’armes. » Ces revolvers sont soumis à une stricte utilisation. « Ils ne peuvent servir qu’en cas de légitime défense », poursuit Alain Hauet. Un registre de sortie et d’entrer des armes est tenu quotidiennement et les policiers sont soumis à des entraînements annuels.

Karine DIVERSAY