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Ambulance incendiée et jets de pierre : les secours toujours pris à partie

Posted On 27 Août 2017
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Rares sont les semaines au cours desquelles la police n'essuie pas de tirs de projectiles. Dans les cités comme au centre-ville./ Archives DDM.
Rares sont les semaines au cours desquelles la police n’essuie pas de tirs de projectiles. Dans les cités comme au centre-ville./ Archives DDM.

Une ambulance incendiée au début du mois, des policiers ciblés par des jets de pierre pratiquement toutes les semaines : les véhicules de secours ont encore tendance à catalyser quelques crispations. Rien de neuf sous le soleil diront certains qui pourraient aussi se poser la question de la banalisation de ce genre d’incidents pouvant vite virer au drame. Exemple édifiant avec l’incendie – très vraisemblablement criminel – de l’ambulance, porteuse de bouteilles d’oxygène, qui aurait pu exploser juste à côté d’un immeuble de La Reynerie. Et même une seule pierre peut bien évidemment faire beaucoup de dégâts.

Ce jeudi, c’est en plein après-midi que les projectiles sont tombés du ciel dans le quartier Amouroux. «La situation a toujours été tendue», note Luc Escoda, secrétaire régional du syndicat Alliance-Occitanie. Loin de pointer du doigt que des quartiers comme Les Izards ou Le Mirail, il rappelle que l’hyper centre n’est pas en reste, notamment à Arnaud-Bernard où pullulent stupéfiants et contrebande de cigarettes. «Même sur des interventions simples, ça peut déraper. Parce que les collègues dérangent les trafiquants et les petits voyous qui font partie d’une catégorie restreinte de la population, il faut le rappeler. Mais il n’y a pas spécialement de pic en ce moment : le niveau d’agressivité est toujours le même contre les collègues de la BAC ou des stups.» Les gendarmes, qui n’interviennent que pour des opérations spéciales en zone police, sont un peu plus épargnés par ce genre d’invectives.

Du côté du Samu, on joue groupés pour anticiper. «On ne sort plus que sous escorte (lire ci-contre), surtout dans les zones où il y a des antécédents d’attaques ou de turbulences, remarque le Pr. Vincent Bounes, responsable du Samu 31. C’est conjoncturel mais en ce moment, il y a un peu de tension. On a eu quelques bricoles mais pas autant que les policiers ou les pompiers.» En effet : selon les statistiques 2016 des services départementaux d’incendie et de secours (SDIS), la Haute-Garonne fait partie des 7 départements (sur 96) où plus de 15 pompiers sont agressés toutes les 100 000 heures d’intervention. En d’autres termes : pour 1 000 sapeurs-pompiers, 31,7 sont agressés. Seuls le Rhône, la Haute-Saône et le Vaucluse (toujours sur 96 !) sont devant, selon l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP).


Interventions sous escorte

Depuis 2014, année d’une violente agression contre des pompiers survenus à La Reynerie, un protocole de coordination des interventions lie le service départemental d’incendie et de secours de la Haute-Garonne (SDIS 31) et la police. Il vise à sécuriser l’intervention des véhicules de secours par l’échange d’informations, notamment via une liaison radio interconnectée entre les services de secours et la police nationale (réservée ministère de l’intérieur), dans un objectif opérationnel. Les mêmes dispositions ont été prises avec la gendarmerie, puis le Samu. Par ailleurs, le SDIS 31 multiplie les actions de prévention en organisant, entre autres, des «Rencontres jeunes/sapeurs-pompiers» dans les quartiers dits «sensibles» et ce, en partenariat avec le conseil départemental.

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