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Affaire Maëlys : le récit des nuits chaudes de Nordahl Lelandais à Montpellier

Posted On 21 Fév 2018
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Nordahl Lelandais était un habitué des boites de nuit de Montpellier./ Photo DR
Nordahl Lelandais était un habitué des boites de nuit de Montpellier./ Photo DR

Traîner place de la Comédie. Boire dans les bars montpelliérains. Faire la fête dans une boîte de l’hyper centre-ville ou dans un grand complexe à Lattes. Voilà ce qu’aimait Nordahl Lelandais quand il venait dans l’Hérault : faire la fête avec des copains. Il buvait « du whisky, de l’alcool, comme les autres ». Il dansait. Sa musique, c’était « le raggaeton ». Il draguait. « On l’a vu sortir avec de superbes filles ».

C’était entre 2008 et 2012. Celui qui était déjà un ancien militaire (il a été réformé en 2007) est venu à plusieurs reprises dans la capitale héraultaise, mais aussi au Cap d’Agde, au volant de sa Golf IV, couleur sombre, « bleu nuit », croit se souvenir un ancien ami.

Fêtard, dragueur, déconneur

« Nordahl ? C’était un gros déconneur ! On faisait la fête avec lui quand il venait à Montpellier. On sortait, on buvait. Il buvait comme tout le monde. On était jeunes, célibataires. Il plaisait. Il était sympathique. On ne faisait rien de spécial »

L’alcool, les photos de réveils difficiles et de gueules de bois, les yeux rouges, le montrent clairement. La drogue ? « Il n’en a jamais pris devant moi (…) Quand je vois ce que disent les journaux, ce n’est pas la même personne que j’ai connue », poursuit le jeune homme.

Alors les multiples révélations qui se succèdent depuis bientôt six mois, autour de la personnalité de cet  ancien caporal de 33 ans, installé en Savoie et retourné vivre chez ses parents, ont laissé longtemps incrédules les anciens potes de fiesta montpelliérains. Celui avec qui ses copains jouaient “aux gays” sans ambiguïté, pour délirer sur des photos, serait-il en fait bisexuel? Celui avec qui il n’y a jamais eu aucune embrouille, «aucune bagarre, il n’avait même pas l’alcool mauvais. C’était du bon délire », est  soupçonné par la justice d’être impliqué dans la mort du caporal Arthur Noyer (Nordahl Lelandais nie toute implication) ? Et il aurait tué la petite Maëlys, 9 ans, disparue lors d’un mariage à Pont-de-Beauvoisin  dans la nuit du 26 au 27 août 2017 ?

« Il n’y a plus de pitié »

Jusqu’à la semaine dernière, cela leur semblait impossible. «On pensait qu’il couvrait quelqu’un, que ce n’était pas lui». Et puis Nordahl Lelandais a avoué avoir tué l’enfant et mené les enquêteurs jusqu’à son corps. « Il n’y a plus de pitié. » L’évidence est là. « C’est hallucinant. »

Les souvenirs des fiestas de 2008 à 2012, ont pris un goût très amer. Toutes les photos de rigolade, d’ivresse, se regardent désormais avec froideur et des questionnements sans fin. «Tout le monde est tombé des nues. Personne ne s’était jamais dit qu’il semblait bizarre ».

Des mensonges

À Montpellier, on sait désormais que Lelandais, incarcéré depuis décembre 2017 et hospitalisé depuis vendredi dernier,  a menti aussi sur son passé. Il n’avait pas dit qu’il avait été réformé de l’armée en raison de troubles psychologiques. « Il nous disait qu’il avait fait des choses hors cadre dans ses missions et que l’armée lui donnait une pension ». Une sorte de récompense, donc, pour les copains.

Ces derniers croyaient aussi que le Savoyard était à la tête de l’entreprise de dressage canin qu’il était en train de monter, après l’armée. « ça lui plaisait. Il était passionné, avec ses deux chiens. Je ne savais pas qu’il avait planté. »

Sur sa page Facebook restée longtemps en accès public (et aujourd’hui fermée) Lelandais s’affichait avec ses chiens. On le voyait aussi faire un “burn” avec une moto ou se filmer en voiture en train de forcer un péage, citant la devise de Rémi Gaillard « C’est en faisant n’importe quoi qu’on devient n’importe qui ». Glaçant, a posteriori.

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