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SNPM Syndicat National des policiers Municipaux

A Saint-Maur, la police municipale patrouille même sur l’eau

Ces policiers municipaux sont les seuls à avoir un bateau à disposition pour patrouiller sur la Marne. C’est particulièrement le cas l’été avec les activités organisées par la ville. LP/Fanny Delporte

Ces policiers municipaux sont les seuls du Val-de-Marne à disposer d’un bateau pour faire de la prévention sur la Marne. Reportage.

« Ça va la police ? Motivés ? ». Cet habitant de Saint-Maur-des-Fossés qui fait quand même un peu de provocation n’est autre qu’un enfant, perché au loin avec un groupe sur un ponton. Car dans cette ville, et c’est une exception, les policiers sont présents régulièrement sur l’eau. « Ils sont sages ?, rétorque Julien*, à un adulte. Sinon, on vous en embarque un. »

Ce policier municipal, ancien sapeur-pompier, est à la manœuvre jeudi. Il est l’un des 8 policiers municipaux de Saint-Maur à avoir son permis bateau. A faire partie de cette équipe dont la mission consiste, sur l’eau, à faire constatations et prévention. En cas de besoin, la brigade fluviale intervient.

Les îles protégées de la Marne défilent une à une. Laurent*, l’un des adjoints de la PM, en poste à Saint-Maur depuis 1987, se souvient : il y a 25 ans, quand les patrouilles fluviales ont démarré, « on suivait une formation pour aller rechercher des gens au fond de l’eau ». Plus aujourd’hui.

« On sort surtout le bateau le week-end », précise Julien. Ou en cas de besoin : personne recherchée, conflit entre pêcheurs et amateurs de ski nautique, bateau ensablé. Quand des festivités familiales sont organisées comme le Big Jump, début juillet. Le bateau reste à proximité, au cas où. « Les gens nous voient et sont reconnaissants », explique Laurent. Ceux qui se posent en bord de Marne pour boire et fumer et que ces policiers peuvent « prendre en flag », un peu moins.

Et si les « consommateurs » prennent la fuite ? « On est jamais seuls à tourner, indique le policier. Il y a un équipage en véhicule pas loin ». Sans compter les caméras installées le long de l’eau.

L’avantage de pouvoir patrouiller sur la Marne, « c’est qu’on peut tout voir », explique Laurent. Les baigneurs, les sauteurs de pont, les intrus sur les îles, les mordus de barbecue. De temps en temps un corps qui flotte, aussi.

Au milieu des habitants qui leur font un gentil signe de tête, au loin, des cygnes et autres hérons, Laurent relativise : « Regardez-moi ce paysage : on ne s’imagine pas qu’on est en région parisienne. On sait la chance qu’on a. »

« Ici le soir quand il fait noir, c’est magique », abondera un peu plus tard Julien. Le cadre bucolique ? Evidemment. Mais le policier n’oublie pas son cœur de métier : c’est surtout que les gens qu’ils approchent presque sans bruit sur leur bateau « ne s’y attendent pas ».

* Les prénoms ont été modifiés.

La brigade fluviale n’est jamais loin

Joinville-le-Pont. La brigade fluviale s’est installée en 2011 dans ses nouveaux locaux de Joinville aux côtés des sapeurs-pompiers de Paris. LP/F.H.Les policiers municipaux de Saint-Maur qui naviguent sur la Marne insistent : ils sont surtout là pour faire de la prévention. Car en cas de besoin, à Saint-Maur par exemple, la brigade fluviale peut intervenir très rapidement : depuis 2011, plusieurs de ces policiers spécialisés, basés historiquement à Paris, se sont installés aux côtés des sapeurs-pompiers de Joinville avenue Pierre-Mendès-France, dans un bâtiment sur pilotis. D’autres sont basés à Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Cette brigade, qui assure toutes les missions d’un commissariat classique, mais sur l’eau, intervient dans le Val-de-Marne, mais aussi à Paris et et en Seine-Saint-Denis. Avec au total près de 600 kilomètres de voies à surveiller.

  leparisien.fr

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