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À Bernay, les riverains excédés par les troubles à l’ordre public

Société. Devant l’augmentation des troubles à l’ordre public dans le quartier de la place Sainte-Croix, des commerçants et des habitants demandent aux autorités, via une pétition, d’agir en conséquence. Ils ne supportent plus les excès de quelques jeunes.

Vitrines cassées, murs tagués, œufs lancés sur des devantures, nuisances sonores diverses, canettes en verre brisées au sol, véhicules lancés à grande vitesse sous la halle de la place Sainte-Croix, à Bernay, et bagarres de rues composent un tableau urbain qui agace de plus en plus les riverains du bas de la ville. En effet, depuis quelque temps, les incivilités régulières se transforment petit à petit en violences répétées.

Devant cette situation qui se dégrade, y compris en plein jour, une lettre a été envoyée aux autorités afin que les troubles à l’ordre public cessent.

Une commerçante de la place Sainte-Croix a ainsi fait circuler une pétition qui a réuni une vingtaine de signatures. « Je l’ai adressée au sous-préfet, au sénateur Hervé Maurey, à la députée Marie Tamarelle-Verhaeghe et également au maire de la Ville », précise la professionnelle qui ne veut pas en dire plus pour le moment et préfère rester dans l’expectative : « J’attends désormais leur réponse en espérant qu’ils feront quelque chose afin que notre quartier retrouve sa sérénité perdue. » Les autres pétitionnaires se montrent assez discrets sur la démarche entreprise. Craignent-ils des représailles ? Devant leur mutisme, la question peut se poser.

« Il faut y mettre un terme »

De son côté, Lorraine Cudorge, commerçante dans le quartier, reconnaît avoir signé cette pétition « même si je n’ai pas eu à subir directement des désagréments dus aux comportements de ces jeunes ».

En appui aux récriminations lancées, la responsable de la pharmacie de la place Sainte-Croix, également signataire du courrier, constate « un mauvais climat qui prend de l’ampleur », avec en mémoire « une personne victime d’une bousculade en face de mon enseigne, il y a une quinzaine de jours ».

Selon un autre riverain, vendredi soir, vers 21 h, la rue du Général-Leclerc a été « à nouveau, le théâtre d’éclats de voix et de disputes. Il faut y mettre un terme ».

Enfin, pour la commerçante à l’initiative de l’envoi du courrier aux autorités locales, la cour est pleine et il ne faut plus en jeter : « Je ne supporte pas d’entendre un jeune dire qu’il fait régner sa loi dans le quartier. Je veux que mes clients n’aient plus peur de venir chez moi ». La balle est donc aujourd’hui dans le camp des autorités locales.

« On attend un coup de main de la justice »

Premier magistrat de la ville de Bernay, Jean-Hugues Bonamy est investi de l’autorité compétente pour prendre et faire respecter les mesures nécessaires au maintien de l’ordre, de la sécurité, de la tranquillité publics sur le territoire de sa commune.
À ce titre il déclare – avant même la réception du courrier des plaignants – avoir « souvent échangé avec le commandant de gendarmerie sur ce dossier. J’en ai donc profité pour aviser la procureure de la République d’Évreux, Dominique Puechmaille, et appuyer les forces de gendarmerie afin de trouver une solution pour lutter contre les agissements de certains jeunes du quartier. J’ai bien identifié ces jeunes mineurs, dont les parents n’habitent pas à Bernay mais en région parisienne. Ils savent très bien que leur minorité les met à l’abri de certaines sanctions. Il faut arrêter de dire qu’on ne peut rien faire parce qu’il s’agit de mineurs. Je sais que ces jeunes agissent surtout au moment des périodes de congés scolaires. La police municipale est intervenue récemment deux ou trois fois dans ce quartier et lors d’une rixe, elle a notamment demandé le renfort de la gendarmerie. Je me suis rendu sur place et j’ai rencontré des habitants de ce quartier qui ont l’impression d’être oubliés. Pour autant, ce quartier n’est pas en difficulté », souligne Jean-Hugues Bonamy.
« Le fond du problème se situe dans une résidence où des personnes mettent le bazar à des périodes qui coïncident avec les vacances scolaires, poursuit le maire. Ces jeunes sont bien connus des forces de police et livrés à eux-mêmes. Encore une fois, j’ai demandé aux gendarmes de surveiller de très près ces personnes-là. De son côté, notre police municipale fait des rondes régulières dans la journée. On sait que cela peut très vite déraper et que tout est à craindre. Pour l’instant, j’attends la réponse du procureur de la République pour savoir comment on va pouvoir mettre en place des solutions. Il est bien évident que l’on attend dans ce dossier que la justice nous donne un coup de main. Il faut trouver des solutions pérennes pour que ces jeunes ne se retrouvent pas dans la rue après leur garde à vue et qu’ils recommencent aussitôt à importuner la population bernayenne », insiste Jean-Hugues Bonamy.
Philippe SCHAEFFER

Source:: À Bernay, les riverains excédés par les troubles à l’ordre public

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