Ça fait partie de ces petites incivilités qui agacent. Les scooters, mobylettes ou motos qui traversent la ville en cassant les oreilles des piétons et des riverains sont désormais dans le collimateur de la police municipale de Vesoul. « Dans le cadre de la lutte contre les mauvais comportements, on veut mettre un terme au bruit que certains font et qui est vécu comme une provocation, notamment la nuit », confirme Claude Ferry, adjoint au maire délégué à la tranquillité publique.

Pour se donner les moyens de ses ambitions, la Ville a investi dans un sonomètre et un tachymètre. Les deux appareils ont été réceptionnés début avril, mais les policiers municipaux ont dû se former avant de pouvoir les utiliser : ce type de contrôle est très technique.

« On fait d’abord une mesure du bruit environnant », expose Daniel Guillemin, le chef de la police municipale. « S’il dépasse le bruit des véhicules qu’on contrôle, on ne peut pas verbaliser, mais c’est très rare. On fait ensuite trois mesures du bruit des deux-roues. » En fonction du régime moteur, établi grâce au tachymètre, un nombre de décibels à ne pas dépasser est inscrit sur la carte grise de chaque véhicule. « Il y a une tolérance de 5 décibels », précise Daniel Guillemin. « Au-delà, on donne une amende et on demande au propriétaire de se mettre en conformité sous sept jours. »

Deux opérations de contrôle ont déjà eu lieu. Les conducteurs interceptés sont emmenés sur une place dégagée, avec au moins trois mètres d’espace libre autour d’eux pour éviter les effets de réverbération du bruit au moment des mesures. Un seul contrevenant a été verbalisé : la petite moto de ce jeune homme de l’agglomération vésulienne produisait 95 décibels au lieu de 76. « Il n’a pas été surpris du résultat, il savait très bien qu’il faisait trop de bruit », raconte Daniel Guillemin.

En cause, souvent, le pot d’échappement des deux-roues. « Quand on remplace celui d’origine ou qu’il n’y a plus de laine de roche à l’intérieur, ça devient trop bruyant », poursuit le chef de la police municipale. Ce dernier envisage désormais de travailler avec la police nationale afin de multiplier les contrôles, notamment aux abords des collèges et des lycées.

Le sonomètre de la Ville pourra aussi servir à lutter contre les bruits de voisinage, comme le tapage nocturne.

Guillaume MINAUX