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Un immense dépôt illégal de terre découvert à Saint-Laurent-du-Var

La digue de terre, le long du chemin des Iscles.

La digue de terre, le long du chemin des Iscles. DR

Aux Iscles, sur le camp de la Baronne occupé par les gens du voyage, une digue de terre de 140 mètres de long a poussé en toute illégalité. Une enquête est en cours.

Dans la plaine du Var, sur la rive droite, on la voit de loin. De très loin. Une digue de terre de 140 mètres de long, 8 mètres de haut et 10 mètres de large.

Un mur qui a poussé, sans doute depuis quelque temps, et en toute illégalité, à Saint-Laurent-du-Var dans le quartier de la Baronne, chemin des Iscles, autour du camp des gitans. On est à mille lieux ici des dépôts sauvages de particuliers de quelques mètres cubes qui sont régulièrement dans le collimateur des municipalités.

« Là c’est une tout autre ampleur ! Et c’est grave! ». Joseph Segura, le maire de Saint-Laurent, est en colère. C’est lui qui, ce mardi matin, a personnellement constaté ce qu’il qualifie de dépôt sauvage.

La digue de terre de 140 mètres de long et derrière le dépôt de gravats qui existerait depuis longtemps.
La digue de terre de 140 mètres de long et derrière le dépôt de gravats qui existerait depuis longtemps. DR
« J’ai remarqué ce mur de terre vendredi soir en me rendant aux vœux du maire du Carros. Je me demandais ce que c’était. Ce matin, j’y suis retourné avec un de mes adjoints et là, nous sommes tombés sur trois camions bennes qui repartaient. Ils venaient de déverser leur contenu. Ils étaient vides… » Joseph Segura les immobilise alors et fait venir la police municipale de Saint-Laurent pour constater ce dépôt complètement illégal.

Selon nos informations, les camions appartiendraient à une entreprise privée de terrassement, située entre Nice et Cagnes, qui depuis quelques semaines, vient ici décharger régulièrement ses déblais. En dépit de la loi.

Le chantier concerné se situerait sur la rive droite du Var, dans une commune voisine. Le terrain est occupé depuis des décennies par une communauté des gens du voyage.

« C’EST MOI QUI AI FAIT FAIRE CETTE DIGUE PAR UN AMI »

Laurent (le prénom a été modifié) fait partie de cette communauté. Il ne vit plus sur le camp de la Baronne mais y a toute sa famille. Et il dit être à l’origine de cette digue. « Je suis né sur le camp. Je ne vis plus là, mais cet endroit me tient à cœur et des membres de ma famille y habitent. C’est moi qui ai fait venir l’entreprise, c’est un ami à moi, pour monter la digue et faire propre. Cet été, il y a eu plusieurs incendies et la butte était dans un sale état. J’ai d’abord tout nettoyé, j’ai enlevé les roseaux et les cannisses et à la place nous avons fait cette digue en terre végétale. J’ai juste fait propre, je pensais faire bien… Au final, cela crée des problèmes. »

Laurent poursuit, « le monticule de gravats à l’intérieur, ça fait longtemps qu’il est là. Tout le monde a pris l’habitude de venir ici décharger des trucs ! Alors pour arrêter ça et faire propre, en plus de faire le mur de terre végétale, l’entreprise de mon ami concasse les gravats à la machine. Encore une fois, c’est pour faire propre. Dans la vie quand on essaye de faire bien, mais, ça ne marche pas toujours. »

Le problème, c’est que, malgré toute sa bonne volonté, le terrain ne lui appartient pas. Il est la propriété Conseil départemental et Côte d’Azur Habitat y jouit d’un bail emphytéotique. Pour l’heure une enquête est en cours, elle a été confiée au commissariat de Cagnes. Selon nos sources, vue l’ampleur du dépôt, l’entreprise en question pourrait être poursuivie et les faits qualifiés de délictuels. Le maire de Saint-Laurent, très remonté et refusant qu’on prenne sa commune « pour une décharge sauvage » suivra sans doute l’affaire de près.

Source:: Un immense dépôt illégal de terre découvert à Saint-Laurent-du-Var

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