Pour lui, l’heureux événement a été pour le moins terni tant Cyprien semble avoir été traumatisé par l’agression qu’il a subie, samedi soir, dans un couloir du 3e étage de l’hôpital. À tel point que la direction lui a mis à disposition une psychologue, qu’il a rencontrée hier.

Nous sommes donc samedi et il est aux alentours de 20h30. Le futur papa de 31 ans habitant du pays de Montbéliard est arrivé la veille avec sa femme enceinte qui, depuis vendredi matin, présente tous les signes d’une mise au monde imminente. En ce début de soirée de samedi, l’équipe médicale a pris la décision de provoquer l’accouchement, procédant à une anesthésie péridurale. Et il est demandé à Cyprien de sortir momentanément. En quête de réseau de téléphonie mobile, ce dernier s’apprête à rallier l’extérieur lorsque, dans un couloir du 3e étage, il croise le chemin de quatre jeunes.

«Je ne voulais pas les regarder, mais ils m’ont interpellé»

Ses tatouages leur ont-ils déplu ? L’hostilité est manifestement de mise. « Je ne voulais pas les regarder, mais ils m’ont interpellé ». Les noms d’oiseaux fusent à son égard. « C’est facile d’être à quatre sur une personne », leur répond-il. Mais surtout qu’il ne veut pas d’histoires, que sa femme s’apprête à accoucher. « Rien à foutre », coupe l’un d’eux. Le futur papa prend trois coups de poing. Déstabilisé, il tombe à terre où il essuie des coups de pied.

Résultats : des hématomes à la tête et le radius, un os du coude fissuré. Le matraquage est stoppé lorsqu’une infirmière déboule en hurlant, faisant fuir les quatre agresseurs, partis en empruntant l’ascenseur. La direction de l’hôpital, confrontée à des violences, notamment à l’égard de son personnel des urgences, laquelle emploie quatre agents de sécurité présents constamment dans les bâtiments, évoque une « situation exceptionnelle », qu’elle « condamne fermement ». Elle annonce avoir communiqué tous les éléments de nature à faciliter l’enquête de gendarmerie auprès de laquelle Cyprien a déposé plainte.

Après être passé aux urgences pour être soigné, le papa est néanmoins parvenu, in extremis, en salle d’accouchement pour entendre, samedi soir, sa fille pousser son premier cri.

Sébastien MICHAUX