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Toulouse aura-t-elle sa police du quotidien»?

Le maire de Toulouse conditionne la candidature de la ville à la «police de sécurité du quotidien» à l’arrivée d’effectifs supplémentaires réclamés de longue date.

Les 1 150 policiers toulousains auront-ils le renfort de nouveaux collègues cette année ? Alors que le gouvernement s’apprête à dévoiler les contours de la «police de sécurité du quotidien» promise par Emmanuel Macron, et les moyens éventuels qu’il lui accorde, la question des effectifs des policiers nationaux à Toulouse, jugés insuffisants, est posée encore et toujours que ce soit au Capitole ou au commissariat central par les voix des syndicats de policiers.

Lors de ses vœux à la presse, jeudi, Jean-Luc Moudenc, le maire, a réitéré sa demande de renforts. Il lui ajoute désormais systématiquement la même supplique pour de nouveaux magistrats. «Il y a autant de déferrements à Toulouse qu’à Marseille mais avec deux fois mois de magistrats», affirme-t-il ainsi. Il l’a dit à Nicole Belloubet, la ministre de la justice en visite à Toulouse la semaine dernière.

Les syndicats de policiers martèlent, eux, qu’il manque 150 policiers, soit la différence avec Bordeaux où la délinquance est moindre. «L’arrivée de 50 policiers ne changerait rien», avertit Luc Escoda, secrétaire régional d’Alliance (majoritaire à Toulouse) qui se rappelle que le dernier renfort massif – cent policiers- remonte à la célèbre police de proximité en 2000.

Une condition

Jean-Luc Moudenc enfonce le clou. Il est d’accord pour expérimenter la police de sécurité du quotidien. Mais il conditionne désormais, depuis décembre, cette candidature à l’arrivée d’effectifs. «La police nationale est déjà débordée. Si on lui demande de développer ses missions, ça ne marchera pas. Si les moyens sont identiques, je ne suis pas candidat», a-t-il lancé lors des vœux. Au conseil municipal de décembre, en réponse à l’opposition qui lui reprochait là une position alambiquée, il expliquait sa crainte, née dans le cadre des relations de France urbaine, l’association des grandes villes de France, avec le gouvernement, que la nouvelle police ne soit dotée d’aucun renfort. Au début de la concertation sur le contenu de la «PSQ», en novembre, le préfet de Haute-Garonne, Pascal Mailhos, avertissait d’ailleurs : «les moyens ne constituent pas un préalable», sans fermer non plus la porte pour un second temps.

Les contours de la police de sécurité du quotidien restent pour l’heure un mystère. À ce stade, «c’est une coquille vide», juge Luc Escoda. Les syndicats de policiers, comme le maire, s’accordent pour refuser le retour de la police de proximité. Jean-Luc Moudenc lui donnerait bien deux priorités : la lutte contre le terrorisme et la radicalisation et contre les trafics de stupéfiants.


Une délinquance à la baisse

Comment le gouvernement dévoilera-t-il les chiffres de la délinquance ? Y aura-t-il comme jusqu’à présent une grand-messe localement, à la préfecture ? Ces chiffres seront en tout cas regardés de près au Capitole, par la majorité comme l’opposition. En 2014, Jean-Luc Moudenc a fait de la sécurité un axe fort de sa campagne. Aujourd’hui, les 350 caméras sont implantées et le nombre de policiers municipaux a doublé, martèle le maire. Les résultats suivent-ils ? Au conseil municipal de décembre, en réponse à Pierre Lacaze (PCF), qui évoquait une «aggravation» de la situation, Olivier Arsac, maire-adjoint chargé de la sécurité, a divulgué des chiffres venus du patron de la police toulousaine, des chiffres rendus publics donc pour la première fois. Selon l’élu, sur les onze premiers mois de 2017 par rapport la même période en 2016, les agressions physiques ont baissé de 15,5 %, les vols avec violence de 6,1 % (19,8 % dans l’hypercentre), les cambriolages de 12 % («après avoir beaucoup augmenté»), les vols dans les véhicules sont stables (+0,9 %) alors que les vols à la tire bondissent (+11 %). «Nous engrangeons déjà le fruit de nos efforts», s’est félicité Olivier Arsac qui a souligné que 750 réquisitions ont été faites par la police en 2017 pour obtenir des images de la vidéosurveillance contre 70 en 2013.

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